Dans un contexte de morosité suite à des accidents émouvants, la compagnie nationale se distingue par ses résultats. Air Algérie est classée dans la catégorie B en matière de sécurité à côté d'autres compagnies internationales comme Air France. Dans le même classement figurent aussi des compagnies comme Royal Air Maroc, Air India, China Airlines et Air Europa (Espagne). D'autres compagnies arabes ont pu décrocher de meilleurs classements. C'est le cas pour Tunisair et Qatar Airways. C'est l'Observatoire de la sécurité aérienne et du tourisme, basé à Genève, qui a révélé cette information. Cette démarche est entreprise afin d'informer les passagers sur le niveau de sécurité de la compagnie empruntée. Les crashs d'avions qui se sont produites lors des six premiers mois de l'année rappellent que le degré zéro du danger ne peut exister. Malgré ses déboires, le transport aérien, y compris en Algérie, reste sûr comparativement à d'autres moyens de locomotion comme les véhicules terrestres. Les pays européens sont intéressés par ce genre d'informations sur la sécurité afin d'interdire aux compagnies défectueuses d'emprunter leurs aéroports, voire de pénétrer leur espace aérien. La compagnie nationale, Air Algérie, qui transporte annuellement près de 3 millions de passagers sur ses lignes régulières, ne cesse de faire des efforts pour l'entretien de sa flotte. L'achat de nouveaux appareils est une autre donne qui milite en faveur du respect des normes de sécurité. Une autre donne qui ne devrait pas être négligée est celle de la formation des pilotes qui se déroule actuellement dans des écoles étrangères notamment arabes. La formation continue vient de faire ses premiers pas en Algérie. La flotte est composée d'une trentaine d'appareils qui sont d'un âge moyen de 5 ans. Elle est l'une des flottes les plus jeunes du secteur. La sécurité n'est pas seulement importante pour les passagers et les équipages, c'est aussi un atout commercial qui peut être exploité afin d'attirer un nombre croissant de clients. L'ouverture de nouvelles lignes vers le continent européen, l'Asie ou l'Amérique du Nord ne pouvait être réalisée sans que des normes strictes de sécurité ne soient respectées, car les contrôles des instances en charge de ces questions ne sont pas connues pour leur laxisme. La base de maintenance de l'aéroport d'Alger constitue un acquis important pour répondre à ces exigences. La certification et l'introduction d'un système qualité permettant aussi à la compagnie de se hisser aux standards internationaux. L'audit de sécurité de l'Iata regroupe à lui seul 1200 standards concernant les services opérationnels et techniques liés à l'exploitation des avions. Pourtant, la conjoncture économique mondiale n'est pas des plus favorables à l'aviation civile et cette donne aurait pu pousser les dirigeants à consacrer un budget moindre à l'entretien et au respect des normes de sécurité pour réaliser des économies. D'autres dépenses peuvent être générées par une forte augmentation du poste carburant dans les coûts d'exploitation des compagnies. Néanmoins, le fait que la compagnie ait acquis 28 appareils entre 2000 et 2007, la dispense d'effectuer de grosses dépenses pour l'entretien. Elle a même lancé en janvier 2009 deux appels d'offres pour l'acquisition de quatre avions neufs d'une capacité de 70 sièges et de sept avions de 150 places. Auparavant, il arrivait qu'elle consacrât un demi-milliard de dinars rien que pour l'achat de pièces détachées.