Comment valoriser le segment de l'assurance des particuliers qui ne dépasse pas actuellement les 15% du chiffre global des 23 compagnies d'assurance publiques et privées activant en Algérie ? C'est à ce débat que la Compagnie centrale de réassurance (CCR) a invité, dans un séminaire international organisé à l'hôtel Sofitel d'Alger, les professionnels de l'assurance en Algérie. Cette rencontre a réuni aussi bien les sociétés d'assurance d'Algérie, de France, du Liban, d'Allemagne que du Maroc. Le PDG de la CCR a estimé que l'assurance des personnes est « un sujet d'intérêt » pour les compagnies d'assurance activant en Algérie. Il s'agit donc de profiter de cette rencontre pour engager « une réflexion sur les enjeux de ce marché naissant, ses contraintes mais aussi ses perspectives » car le marché, a-t-il, reconnu « offre des perspectives prometteuses » qu'il faut savoir saisir. C'est même « l'enjeu à venir après la création de nouvelles filiales » (sur l'assurance des personnes), poursuit-il. Le représentant de M. Djoudi, ministre des Finances, Merani, a ajouté pour sa part que des mesures ont été prises depuis 2006, avec notamment la création de guichets pour le développement de la bancassurance et ce pour « permettre une large diffusion des différents produits d'assurance. » Il a appelé les participants à « évaluer ces mesures », faire le point sur leur application et « en proposer d'autres pour hisser ce segment des assurances à un niveau appréciable ». Le potentiel de ce type d'assurance est évalué à « 5 milliards de dollars », un marché que les compagnies devront prendre, « pas tout de suite mais au moins d'ici à 2020 », précise M. Latrous, président de l'Union des assureurs (UAR) et qui est aussi le patron de la société publique d'assurance (SAA), première compagnie selon le chiffre d'affaires 2011. M. Latrous a appelé, à cet égard, les compagnies d'assurance à plus d'agressivité en développant de nouveaux produits notamment pour l'assurance des personnes, d'autant que sur « 87 milliards de dinars de chiffre d'affaires réalisés en 2011, la moitié est supportée par l'assurance automobile et 35% par les risques d'entreprises ». A titre d'exemple, pour le seul secteur du bâtiment, il y a déjà un fort potentiel identifié puisque « sur les 3 millions du parc de logements existants, seuls 5 à 6% sont assurés », a-t-il regretté. Pour lui, il y a un besoin de communication, car s'il y avait un ralentissement dû à la baisse des investissements pour ces trois dernières années, l'espoir renaît, aujourd'hui, avec « une reprise qui rappelle la croissance à deux chiffres de la période 2001-2005 ». Il faut rappeler que la CCR a l'habitude d'organiser annuellement ce type de débat pour le développement des assurances. Ses dernières rencontres ont été consacrées notamment à la problématique de la Cat-Nat (assurance catastrophes naturelles) et à la solvabilité des compagnies d'assurance.