Ainsi, le marché informel de M'dina J'dida, réputé pour être un havre du commerce sauvage connaît, depuis plusieurs jours, une grande opération coup de poing pour déloger les 3000 vendeurs sauvages qui y activent. Les opérations se déroulent en présence d'un dispositif sécuritaire impressionnant car, en face, les tenants de l'informel, pour la plupart des jeunes sans travail, résistent pour débarrasser les lieux. Cette opération d'éradication, annoncée il y a plusieurs mois, mais régulièrement ajournée pour éviter, justement, ces problèmes, a finalement, commencé avant hier, en présence des autorités locales et des centaines d'éléments appartenant aux Unités républicaines de sécurité (URS) et à la brigade antiémeute commandée par le chef de sûreté de wilaya en personne. Les commerçants illégaux qui ont outrageusement squatté les trottoirs, les entrées d'immeubles, les places publiques et même, par certains endroits, la voie réservée à la circulation automobile, ont donné à ce quartier mythique un aspect de foire indescriptible. Les nombreuses places de M'dina J'dida ont transformé la vie des habitants de plusieurs quartiers alentours en de véritables foires d'empoigne où règne un désordre tel qu'il est devenu synonyme de calvaire pour les riverains. L'objectif premier de cette opération « hollywoodienne » est de libérer les trottoirs de toute forme de squat, en chassant les vendeurs à l'étalage et en démontant toutes les extensions illicites érigées par certains magasins. En dépit d'une tension qui a fait craindre le pire au début de l'opération, les choses se sont finalement très bien déroulées, sans qu'il y ait d'incidents notables. A l'issue du travail, la Tah'taha, le boulevard Zabana, le boulevard Mascara, les alentours de la cité Dar El Hayat... etc. ont totalement été débarrassés des vendeurs à la sauvette, ce qui a donné aux lieux une image jamais observée auparavant, permettant, de surcroît, au trafic automobile une fluidité particulièrement saluée par les passants. C'est toujours ça de gagné pour le cadre de vie même si une certaine tension persiste toujours. A noter qu'une autre opération est prévue pour les jours qui viennent. Elle vise le reste des commerçants à l'étalage qui activent à proximité et aux alentours du marché régulier. Ainsi, et selon les informations communiquées par la cellule de communication de la commune d'Oran, plus de 300 auvents et marquises ont été démantelés, rien que durant une journée. A l'issue de quoi, 160 tonnes de déblais ont dû être enlevées par les services de la commune qui ont utilisé pour cela, une quinzaine de camions et pelles chargeuses manipulés par une cinquantaine d'agents de service. Et alors que l'opération se poursuit toujours, on parle d'une autre semaine, pour éradiquer totalement le fléau de l'informel. Le chef de daïra qui suit l'affaire de près, a promis aux jeunes délocalisés et, désormais sans travail, de prendre patience en attendant de les faire bénéficier d'espaces commerciaux légaux dans certains marchés de la commune. D'autres seront destinataires, très prochainement, de décisions d'attribution de locaux et d'étals dans de nouvelles structures commerciales qui sont sur le point d'être réceptionnées. A noter que parmi les piliers qui avaient pignon sur rue à M'dina J'dida, il a été découvert des salariés, des fonctionnaires et même des commerçants avec locaux réguliers... sur un autre chapitre et après que les principaux espaces squattés ont été libérés, une grande opération de réhabilitation du quartier est sur le point d'être lancée. En effet, la wilaya vient de bénéficier d'une grande opération de réaménagement qui devrait redorer le blason de M'dina J'dida. Il s'agit, selon ce qui nous a été communiqué à la wilaya, d'une opération de grande envergure qui reconfigurera profondément le site tout en préservant son cachet « culturel ». Car, ne l'oublions pas, M'dina J'dida est un authentique et vaste pan de l'histoire d'Oran. Le quartier fait partie de sa mémoire et de son vécu. Pour l'exécution de ce projet, une commission technique a été installée. En attendant cette restauration, les boulevards de l'Indépendance et de Mascara, la Tah'taha, la cité Dar El Hayat, les environs de la place Houx... sont retournés à leur vocation première, la circulation et les promenades.