« L'ultime attente pour la Fédération nationale des récupérateurs et exportateurs des déchets ferreux et non ferreux est de voir la décision de la levée de l'interdiction de leur activité introduite dans la loi de finances complémentaire (LFC) pour 2013 ». C'est ce qu'a déclaré, hier, son président, Mahieddine Kessai, lors d'une conférence de presse au siège de l'Union générale des commerçants et artisans algériens. M. Kessai a indiqué que la Fédération « temporise » avant d'entreprendre une action de protestation espérant que le Premier ministère et le ministère de l'Industrie « prennent en charge le dossier ». « Au début de ce mois, nous avons été reçus par le secrétaire général du Premier ministère puis par le ministre de l'Industrie, Chérif Rahmani. Ce dernier a instruit ses cadres à installer une commission afin d'examiner nos revendications », indique-t-il. Pour le président de la Fédération, il est impératif que les pouvoirs publics décident, soit de relancer l'activité en question ou de trouver des alternatives afin de minimiser les pertes enregistrées depuis l'interdiction de l'exportation en 2009, évaluées à 700 millions de dollars annuellement. « C'est un manque à gagner pour l'économie nationale », précise-t-il, avant de relever que l'exportation des déchets ferreux et non ferreux représentait 50% des exportations hors hydrocarbures. Sur le plan social, l'impact est plus grand. D'après lui, pas moins de 40 000 familles vivaient de cette activité. A noter, également, que 2 500 opérateurs dont 300 exportateurs exercent dans cette activité. Selon M. Kessai, « même les trois entreprises étatiques de récupération des déchets ferreux et non ferreux du centre, est et ouest subissent la même situation et ce, en dépit du budget de 4 milliards de dinars qui leur a été accordé, il y a trois années dans le cadre de la relance économique ». Le volume des stocks est estimé à une tonne de ferraille, a noté M. Kessai qui déplore que certaines « entreprises étrangères bradent cette ressource nationale ». Et d'enchaîner : « Nous ne sommes pas contre le fait de vendre localement, mais le problème qui se pose c'est qu'il n'y a pas de débouché ». Pour sa part, M. Chermat, membre de la Fédération a fait savoir que l'interdiction de cette activité a été justifiée par les fausses déclarations et la corruption. « A mon sens, ces deux fléaux touchent aussi bien l'importation que l'exportation », a-t-il dit. Dans l'espoir d'avoir gain de cause, la Fédération avait saisi le président de l'APN ainsi que le président de la commission économique et finances au sein de cette instance pour qu'ils introduisent un amendement dans le cadre de la loi de finances 2013. Sur cette question, M. Khelil Mahi, le président de ladite commission a explicitement souligné que la levée de l'interdiction de l'exportation des déchets ferreux et non ferreux « n'est pas d'actualité ».