Dans cette œuvre de fiction qui traite en particulier du thème de l'héritage, Mohamed Adjaïmi campe le premier rôle, celui d'Alaoua. « Un personnage très complexe », note-t-il. Dans ce film scindé en trente épisodes, les séquences seront tournées à Alger, Biskra et Tizi-Ouzou. Ce long métrage verra la participation de Hassan Benzrari, Bahia Rachedi ainsi que de jeunes talentueux comédiens, à l'exemple de Mustapha Laribi, Nidal, Dris Chograne. Interrogé sur la situation actuelle du cinéma en Algérie, ce comédien ne manque pas cette occasion pour dire : « Même si beaucoup reste à faire dans ce domaine, il existe bel et bien une volonté politique de promouvoir une réelle industrie cinématographique en Algérie. La preuve, un projet de loi a été adopté par l'Assemblée populaire nationale qui traduit la bonne volonté politique pour faire sortir le 7e art algérien de son marasme. » Cependant, il estime que ces mesures doivent se traduire par la rénovation des salles de projection et la valorisation des différents segments de l'activité cinématographique. Il suggère aussi la réactivation du rôle des cinés clubs et la réforme du cadre législatif du travail cinématographique qui s'avèrent nécessaires pour s'adapter aux nouvelles donnes. Le comédien met aussi en exergue les efforts déployés par l'Etat pour relancer le 7e art et instituer des festivals nationaux de cinéma, ce qui contribuera à donner un nouveau souffle au cinéma et motiver les professionnels. Il souligne également le rôle de la télévision algérienne ces dernières années qui encourage les films algériens en plus du soutien de certaines entreprises économiques nationales aux cinéastes, en appelant à encadrer les initiatives sous forme de fonds de soutien en vue de garantir plus de performances. Par ailleurs, ce comédien affirme que la relance du cinéma algérien ne peut pas être conçue sans une vision globale de l'aspect commercial afin de trouver des sources de financement des œuvres cinématographiques et s'adapter aux mutations opérées en matière de développement des équipements et épargner aux producteurs le recours aux laboratoires spécialisés étrangers. Mohamed Adjaïmi évoque par là même la nécessité de promouvoir et de valoriser le métier de scénariste. « En Algérie, le réalisateur de cinéma a été pendant longtemps scénariste et réalisateur à la fois, faute de spécialistes dans l'écriture cinématographique », dira-t-il soulignant que « le manque de professionnels dans ce domaine demeure posé ». « Le scénario étant la base de toute production dramatique », affirme encore M. Adjaïmi ajoutant qu'un « scénariste doit être convaincu de son œuvre. Le métier de scénariste demande beaucoup de concentration, de recherche et d'exploration. Il exige également qu'on soit un lecteur assidu, amateur de télévision et cinéphile ». Il fait remarquer que, contrairement aux précédentes années où le scénario était essentiellement basé sur le dialogue, aujourd'hui, les scénaristes utilisent de plus en plus l'image, la gestuelle et les nouvelles technologies de l'information et de la communication. « Notre pays, avec les moyens et l'expérience dont il dispose dans le domaine cinématographique, va certainement connaître une véritable relance de par l'existence d'une pléiade de jeunes qui, chaque jour, démontrent leurs talents et savoir-faire artistique », conclut-il Mohamed Adjaïmi est né en 1945 à la Casbah d'Alger, diplômé de l'Ecole normale d'instituteurs de Bouzaréah. Ce talentueux acteur remporte un grand succès à la télévision, au théâtre et au cinéma. Il réussit à se démarquer à travers plusieurs productions cinématographiques, feuilletons télévisés, à l'instar du célèbre feuilleton « El Badra », « Le joueur » ou encore « Kenza ».