La nécessité de promouvoir et de valoriser le métier de scénariste a été soulignée, dimanche à Alger, par les participants à une journée d'étude et de réflexion sur le scénario et le métier de scénariste. En Algérie, le réalisateur de cinéma a été pendant longtemps scénariste et réalisateur, faute de spécialistes dans l'écriture cinématographique, ont relevé les participants à cette journée, initiée par l'Association des réalisateurs professionnels algériens (ARPA). Cette réunion sera suivie d'une formation de trois semaines à l'intention des scénaristes. Le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargé de la Communication, M. Azzedine Mihoubi, a évoqué, dans une intervention à l'occasion de cette journée, son expérience de scénariste, soulignant que le manque de professionnels dans ce domaine demeure posé. Il a estimé à cet égard que ce genre de rencontre est «à encourager» dans la mesure où il contribue à combler cette lacune et peut avoir des effets positifs sur la production cinématographique en général. Le scénario étant la «base» de toute production dramatique a affirmé M. Mihoubi en ajoutant qu'un scénariste «doit être convaincu de son œuvre». «Scénariste est un métier qui demande beaucoup de concentration, de recherche et d'exploration. Il exige également qu'on soit lecteur assidu, amateur de télévision et cinéphile», a-t-il ajouté. M. Mihoubi qui est l'auteur des scénarios du feuilleton historique Lalla Fatma N'soumer et de la pièce théâtrale Massinissa, a indiqué qu'il s'est longuement documenté avant l'écriture de ces scénarios. Il a fait remarquer que, contrairement aux années 1960, où le scénario était essentiellement basé sur le dialogue, aujourd'hui, les scénaristes utilisent de plus en plus l'image, la gestuelle et les nouvelles technologies de l'information et de la communication. Le représentant du ministère de la Culture, M. Ahmed Bedjaoui, a insisté sur la séparation des métiers de réalisateur et de scénariste, tout en veillant à ce que le travail s'effectue en symbiose. Il a aussi considéré que l'action et l'image sont plus importantes que le dialogue dans une production cinématographique. Le réalisateur algérien, Lamine Merbah, a déploré pour sa part que les réalisateurs algériens continuent encore d'écrire des scénarios. Il a fait part dans ce contexte de sa «déception» puisque, a-t-il dit, sur 75 projets de scénario soumis à la commission de lecture, neuf seulement ont été agréés en 2008. M. Mouloud Achour, journaliste et ancien membre de la commission de lecture à la Télévision nationale, a appelé à «encourager» les scénaristes afin de permettre aux réalisateurs de se consacrer pleinement à leur mission. Il a aussi appelé à tendre des «passerelles» entre la production littéraire et le cinéma, suggérant en outre aux scénaristes d'explorer et de traiter de thèmes autres que les drames sociaux. «Le téléspectateur a besoin d'œuvres recherchées et pas de productions moralisatrices», a-t-il affirmé. Le scénariste égyptien, Ahmed Mahfoud Abderrahmane, qui a à son actif une trentaine de scénarios pour films et feuilletons, a appelé de son côté à «respecter» l'idée développée par le scénariste et de «ne pas la censurer». Selon lui, un bon scénariste doit être doué, faire des études dans ce domaine et capitaliser une certaine expérience.