« J'étais persuadé que nous allions être la troisième force politique du pays », a affirmé, hier, Amara Benyounès, SG du Mouvement populaire algérien (MPA) lors d'une conférence de presse. Le scrutin s'est caractérisé « par au taux de participation acceptable », même si l'idéal aurait été, selon lui, de dépasser la barre des 50%. « Un an après son agrément, les élections locales ont consacré le MPA troisième force politique du pays, loin devant des partis qui comptent des décennies d'existence », a-t-il signalé. Pour lui, ce score est le fruit de la mobilisation de ses militants. « C'est aussi l'effet d'un discours courageux, lucide, constant, réaliste et attendu », a précisé M. Benyounès. A ceux qui s'interrogent sur les raisons de sa percée, il répond : « ce n'est ni l'administration, ni les partis qui confondent ancienneté et crédibilité, ni, encore moins, certaines tribunes en rupture avec les réalités et évolutions du pays qui décident de la configuration de la carte politique. C'est faire insulte aux milliers d'électeurs qui ont fait le choix du MPA que de faire croire, comme le voudrait le microcosme algérois, que les résultats se décident ailleurs que dans les urnes ». Et d'ajouter : « ce ne sont pas certains directeurs de journaux qui décident qui est petit et qui est grand ». Se disant conscient du fait qu'aucune formation ne peut faire face seule « aux défis de la nation », il a plaidé pour le rassemblement de la famille républicaine, patriotique et moderne. « Seulement, enchaîne M. Benyounès, la réussite de ce rassemblement passe par un préalable : il ne doit pas se faire autour d'un homme ou contre un homme ». Est-il possible de nouer des alliances avec les islamistes ? « Nous discutons avec les islamistes depuis 20 ans. Discuter ne signifie pas s'allier ». A propos du recul des islamistes, il a affirmé que « l'Algérie est dans la période de l'après-islamisme ». Pour les éventuelles alliances, il a précisé que la priorité sera donnée aux partis siégeant au gouvernement. Il a aussi évoqué la possibilité d'alliances avec le FLN, le RND et l'ANR dans les APW et APC. Le MPA soutiendrait-il Bouteflika pour un quatrième mandat ? « Oui, je soutiendrais Bouteflika pour un quatrième mandat », lance-t-il. Réagissant aux propos de certains partis qui avaient dénoncé un « vote massif des militaires », M. Benyounès a estimé qu'une accusation « aussi grave » relève de « l'irresponsabilité totale ».