Photo : Makine F. L'Algérie compte sur ses partenaires étrangers, européens notamment, pour imposer le produit algérien dans le marché international. L'Allemagne notamment qui est un partenaire de choix. D'ailleurs, par le biais de la Chambre algéro-allemande (AHK) qui a organisé hier à Alger une conférence sur la promotion des exportations algériennes, en collaboration avec la fondation Friedrich Naumann, l'Allemagne s'est déclarée prête à soutenir l'Algérie dans sa quête d'exportation hors hydrocarbures. D'autant plus qu'elle espère, comme bon nombre de pays européens, avoir une part dans les investissements du programme quinquennal 2010-2014. «Cela dit, c'est à l'Algérie de défendre ses produits à l'étranger qui sont, d'ailleurs, méconnus. Nous, nous faisons ce que nous pouvons pour les faire connaître en faisant en sorte que les exportateurs algériens soient présents dans les différentes manifestations internationales. Mais cela est insuffisant. La communication fait défaut aux exportateurs algériens», affirme Andreas Hergenrother, Directeur général de la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie. Pourtant, les produits de qualité ne manquent pas en Algérie, ajoute-t-il. «Il y a des entreprises industrielles qui ont fait leur preuve dans le domaine médical, les matières de construction recyclés, le tissage (tapis d'or), l'agroalimentaire,…mais n'arrivent pas à percer à l'étranger faute de certification. Nous sommes, par exemple, intéressés par les produits agricoles bios qui sont disponibles en Algérie. Mais ces produits ne peuvent pas être exportés cars ils ne sont pas certifiés et, par conséquent, ne répondent pas aux normes européennes», dit-il en déplorant que notre pays, malgré les outils et instruments mis en place pour faciliter l'exportation, se limite à la vente de pétrole. «Les exportations hors hydrocarbures du Maroc sont estimées à 20 milliards d'euros alors que celles de l'Algérie ne dépassent pas les 800 millions d'euros», fait-il savoir. Pour sa part, Mohamed Bennini, Directeur général d'Algex, sollicite l'aide de l'AHK pour la mise en norme de nos produits avec un accompagnement logistique. Deux choses qui font défaut à la stratégie algérienne de l'exportation. «Nous sommes riches en matière de produits agricoles hors saisons, très demandés au niveau international, mais ne peuvent être commercialisés. Par ailleurs, nos ressources humaines ne sont pas suffisamment qualifiées en matière de formation professionnelle car l'investissement dans l'immatériel et les métiers de l'entreprise est quasiment absent», assure-t-il. Le chemin vers l'exportation hors hydrocarbures est long, poursuit-il, mais ce champ pourra s'ouvrir avec le soutien de la douane et le fonds de l'exportation qui doit être plus opérationnel.