L'envoyé spécial de l'ONU pour la région du Sahel, Romano Prodi, sera dans la région pour la troisième fois, la semaine prochaine, en compagnie du représentant spécial du SG pour l'Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit. C'est M. Prodi lui-même qui l'a annoncé, avant-hier, lors d'une réunion consacrée au Sahel et au Mali, au Conseil de sécurité de l'ONU. Rappelant les contacts qu'il avait eus avec les dirigeants des pays concernés et la réunion à Rome de vendredi dernier, il a estimé que le résultat en a été « extrêmement positif » et que « la coordination et l'intégration ont été perçues non pas comme une éventualité mais comme une nécessité ». Selon lui, « rien ne peut être fait tant que l'unité du Mali n'aura pas été rétablie ». L'envoyé spécial de l'ONU a appelé, en conséquence, au « lancement immédiat d'un processus qui permettra l'organisation d'élections libres et transparentes dès que possible », tout en définissant quatre axes de travail : la paix et la sécurité, la stabilité politique, l'aide humanitaire et le développement à long terme. Intervenant avant lui, le SG de l'ONU, Ban Ki-moon, a déclaré que la communauté internationale devrait appuyer les efforts pour une stratégie intégrée au Sahel. Il a affirmé que la situation au Mali s'inscrit dans un contexte plus large d'une crise systémique et prolongée dans toute la région. « Tous les signaux sont au rouge dans la région du Sahel », a avisé M. Ban, en citant notamment l'instabilité politique, les activités terroristes, le trafic de drogue et la contrebande d'armes, ainsi que les conditions climatiques extrêmes et la fragilité des économies. Le SG des Nations unies a ajouté que l'indispensable renforcement de la résilience de la région exigeait « une coordination des efforts du système des Nations unies et une mise en cohérence des initiatives nationales et des approches régionales ». La représentante des Etats-Unis, Mme Susan Rice, a, elle aussi, estimé que la communauté internationale demeure confrontée à un défi au Mali « qui déborde bien au-delà des frontières de ce pays ». Elle a jugé que « l'inclusion du facteur humanitaire et des droits de l'Homme doit être pris en compte dans toute éventuelle opération militaire ». Mme Rice a, par ailleurs, souligné l'importance d'adopter une politique commune concernant les rançons exigées lors des prises d'otages afin de parvenir à tarir les sources de financement des groupes terroristes.