De visite ce jeudi à Alger, Romano Prodi, envoyé spécial du SG de l'ONU pour la région du Sahel a indiqué, à l'issue d'une audience que lui accordée le président Abdelaziz Bouteflika, que l'organisation onusienne ne ménagera aucun effort pour que soit évitée une intervention militaire au nord du Mali. "Tous les efforts seront déployés pour instaurer la paix dans le nord du Mali et éviter une intervention militaire dont les conséquences pourraient être désastreuses sur toute la région du Sahel", a t-il en effet soutenu, en mettant l'accent sur la nécessité de préserver l'intégrité territoriale du Mali. Il estime que la possibilité d'une intervention militaire devrait intervenir en dernier ressort. «S'il doit y avoir une intervention militaire, ce sera en dernier ressort», rappelant que «toutes les guerres qui ont été menées de par le monde ont causé de fortes tragédies pour l'humanité». L'envoyé spécial onusien chargé du dossier du Sahel a affirmé en outre avoir discuté avec le chef de l'Etat «de façon profonde» de tous les problèmes du Sahel, mais aussi du Mali et de la nécessité de travailler ensemble pour la paix et pour l'unité territoriale de ce pays. «Nous devons travailler sur le court terme, mais nous devons également réfléchir sur le développement à long terme de toute la région du Sahel et comment engager la communauté internationale sur cette voie», a-t-il souligné. Estimant que c'est là une tâche difficile, il ne manquera pas de solliciter l'aide de l'Algérie et du président Bouteflika pour une meilleure issue aux difficultés que pose la région du Sahel. «Avec l'aide de l'Algérie et du président Bouteflika, nous sommes en mesure de faire d'énormes progrès dans ce sens», dira-t-il, ajoutant : «Je suis venu chercher la paix et nous devons travailler ensemble et avec bonne volonté pour instaurer la paix dans cette région. Nous avons encore la possibilité de travailler pour la paix et profiter des cadres internationaux et des engagements de l'ONU dans le cadre de la lutte contre le terrorisme pour préserver l'unité nationale du Mali». Le président Bouteflika a accordé en effet une audience à Romano Prodi, à la résidence Djenane El-Mufti en présence du ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, et du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel. Prodi, qui est chargé notamment de coordonner les efforts de l'ONU pour mettre au point et appliquer une stratégie régionale intégrée pour le Sahel, a également été reçu en audience par Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères et son collègue au gouvernement Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Les trois responsables ont abordé, dans le détail, la situation dans la région du Sahel, en particulier au Mali, notamment les volets institutionnel, politique, sécuritaire, humanitaire et de développement. L'Algérie a salué, rappelle-t-on, la nomination de Romano Prodi en qualité d'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Sahel en octobre dernier, en lui assurant son soutien dans l'accomplissement de sa mission. «Nous saluons la nomination de M. Romano Prodi en qualité d'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahel et nous tenons à l'assurer de la disposition de l'Algérie à lui apporter son soutien dans l'accomplissement de sa mission de coordination de l'action du système des Nations unies dans la région du Sahel», avait indiqué Amar Belani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.