Le Conseil de sécurité a appelé lundi à la nécessité de faire face rapidement à la crise dans le nord du Mali à travers «une approche globale et stratégique», afin de garantir l'intégrité territoriale, rétablir la stabilité du pays et éviter que les pays du Sahel ne soient davantage déstabilisés. A l'issue de la réunion consacrée au Sahel et au Mali, durant laquelle il a entendu des représentants des principales parties prenantes à cette question, le Conseil de sécurité a réaffirmé, dans sa déclaration, son «ferme attachement à la souveraineté, à l'intégrité territoriale, à l'indépendance et à l'unité des pays de la région du Sahel». Il a aussi exhorté les organismes compétents des Nations unies, ainsi que d'autres organisations internationales, régionales et sous-régionales à renforcer les capacités des Etats du Sahel. Dans ce sens, il les a également appelés à redoubler d'efforts pour fournir à ces pays une assistance en vue de contribuer à la sécurité et lutter contre la criminalité transnationale organisée et le terrorisme. Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déclaré au Conseil de sécurité que la communauté internationale devrait appuyer les efforts pour une stratégie intégrée au Sahel, tout en affirmant que la situation au Mali s'inscrit dans un contexte plus large d'une crise systémique et prolongée dans toute la région. Intervenant devant l'organe de décision de l'ONU qui a tenu une réunion consacrée au Sahel et au Mali, le chef de l'ONU a prévenu que ce qui se déroule actuellement au Mali «peut avoir des conséquences pour toute la région» et que «la réponse à apporter au Mali, pour être efficace, doit également viser à relever les défis qui menacent la région tout entière». Le SG a indiqué que l'indispensable renforcement de la résilience de la région exigeait «une coordination des efforts du système de l'ONU et une mise en cohérence des initiatives nationales et des approches régionales». A ce propos, il a tenu à rappeler que la résolution 2056 adoptée en juillet dernier par le Conseil de sécurité «reconnaît la nécessité d'élaborer une stratégie intégrée au Mali, afin de répondre à tous les aspects de la crise». Pour sa part, l'Envoyé spécial de l'ONU pour la région du Sahel, Romano Prodi, a souligné devant le Conseil que «rien ne peut être fait tant que l'unité du Mali n'aura pas été rétablie» et a appelé, en conséquence, au «lancement immédiat d'un processus qui permettra l'organisation d'élections libres et transparentes dès que possible». Il a également défini quatre axes de travail : la paix et la sécurité, la stabilité politique, l'aide humanitaire et le développement à long terme. Il a aussi annoncé qu'il se rendrait dans la région pour la troisième fois la semaine prochaine, en compagnie du Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit. Le Conseil de sécurité insiste sur une approche globale L'organe de décision de l'ONU a exprimé sa préoccupation concernant les problèmes sous-jacents qui règnent dans la région du Sahel et s'est intéressé de près aux problèmes de sécurité et aux enjeux politiques complexes auxquels celle-ci fait face, lesquels «sont fortement liés à des problèmes humanitaires et à des difficultés de développement, ainsi qu'aux effets néfastes des changements climatiques et écologiques». Le Conseil s'est dit gravement préoccupé par l'insécurité et la grave crise humanitaire qui continue de sévir dans la région du Sahel, «que viennent compliquer la présence de groupes armés, y compris de mouvements séparatistes et de réseaux terroristes et criminels, et la multiplication de leurs activités, ainsi que la prolifération continue d'armes en provenance de la région et d'ailleurs, qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité des Etats de la région». Il a souligné, à cet égard, qu'il importait de mettre en œuvre toutes les résolutions pertinentes du Conseil, notamment celles concernant les embargos sur les armes. De surcroît, le Conseil a exprimé sa préoccupation par la présence de plus en plus solidement établie, au Sahel, d'éléments terroristes, notamment d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), de groupes qui lui sont affiliés et d'autres groupes extrémistes, et ses conséquences pour les pays de la région et au-delà, ainsi que par la grave menace que représentent la criminalité transnationale organisée dans la région du Sahel et les liens de plus en plus étroits qu'elle entretient parfois avec le terrorisme».