De par le monde, on dit que le slogan des sapeurs-pompiers est « sauver ou périr ». Si cette formule dénote l'engagement et le sens du sacrifice propres aux agents de la Protection civile, il n'en demeure pas moins que la stratégie mise en place par la Direction générale de la Protection civile (DGPC), dans le cadre de la sécurité et de la prévention contre les risques dans le travail en groupe de ses éléments, obéit à la règle « sauver sans périr ». En effet, la Direction de l'action sociale de la DGPC organise cycliquement en ce sens des séminaires à travers tout le territoire national et à chaque fois avec un thème différent et ce, pour aboutir au seuil d'alerte de niveau zéro lors des opérations de sauvetage. Depuis le début de l'année jusqu'à fin novembre dernier, la Protection civile déplore 10 morts appartenant à ses effectifs, décédés en service commandé et a enregistré 458 accidents de travail. Ce chiffre considéré par le lieutenant-colonel Brouri Ali, sous-directeur au niveau de la Direction de l'action sociale à la DGPC, « comme lourd », dans la mesure où un seul décès est une grande perte. Il n'en reste pas moins que le taux des accidents de travail parmi les pompiers par rapport aux nombre d'interventions est de 0,02%, soit 100 fois moins que le standard universel, fixé à 2%. Ce responsable, rencontré hier en marge du séminaire régional sur « la prévention contre les risques dans le travail collectif », a qualifié le métier de pompier de « plus dangereux au monde ». En partant de ce postulat, souligne-t-il, la DGPC accorde un intérêt particulier lorsqu'il s'agit de sensibiliser les agents de la Protection civile sur ce type de danger, et partant les former sur les techniques de sécurité, de prévention et les précautions à observer afin d'éviter les éventuels accidents de travail pouvant survenir au cours des interventions sur le terrain. Cette sensibilisation passe, selon lui, par un entretien régulier du matériel de sauvetage, une transmission claire des ordres et une communication précise dans le groupe. « À travers ces séminaires, nous escomptons réduire au maximum le nombre des accidents de travail dus à une mauvaise préparation, coordination ou vérification du matériel avant l'intervention. En somme, notre objectif est de combattre toute nonchalance et carence avec une préparation efficiente, physique et psychologique de nos éléments et la disposition d'un matériel fiable », résume-t-il. Pour revenir au séminaire, celui-ci a été organisé en collaboration avec le département de psychologie de l'université Alger II. Les participants ont assisté à des conférences animées par des cadres de la DGPC et d'universitaires spécialisés dans la psychologie du travail. Parmi les intervenants, deux éminents professeurs spécialisés en la matière, le Dr Zahia Bouessenna d'Alger II et le Dr Falzone Pierre de Paris. « Ce séminaire entre dans le cadre de la sensibilisation sur la nécessité d'une relation obéissant à une procédure protocolaire bien définie entre les éléments de la Protection civile appelés à intervenir sur le terrain. Autrement dit, usant de méthodes de communication claires et précises notamment, et que chaque élément doit savoir ce qu'il a à faire dans toute situation en liaison avec le reste du groupe », définit-il.