Et pourtant, ils étaient fort présents il y a quelque temps au niveau des écoles primaires d'Alger. Un sifflet autour du cou, leur mission principale est de surveiller les enfants à l'extérieur de l'école, particulièrement quand ils traversent la chaussée. Dès 7 h 30 du matin, ces agents étaient mobilisés, devant chaque école, prêts pour guider les élèves jusqu'à la fermeture du portail. Vers 11 heures trente ou midi, ces agents rejoignent l'école. Et lorsque la cloche sonne pour la sortie, ils sont les premiers à investir le passage pour piétons. Lorsque le ministère de la Solidarité nationale a lancé l'idée de sécuriser la sortie des écoles, plusieurs APC, partie prenante de ce projet, ont sensibilisé les jeunes pour ce travail d'utilité publique. Malheureusement, cette initiative n'a pas fait long feu. Au total, 458 jeunes ont été recrutés pour faire traverser la chaussée aux écoliers dont les établissements jouxtent des axes routiers dangereux, soit 229 points noirs à travers 21 communes de la wilaya d'Alger. Pour les candidats qui se sont inscrits, un stage de 15 jours a été dispensé par les éléments de la Protection civile sur le code de la route. Et chacun de ces agents a pris son poste le 1er décembre 2010 pour percevoir un salaire mensuel de 6.000 dinars. A Belvédère, commune de Hammamet, l'école primaire se trouve à proximité de la route. Une allée très dangereuse pour les enfants scolarisés qui se précipitent à la sortie pour traverser la chaussée qui connaît un trafic dense de véhicules. Même cas de figure à l'école de l'indépendance sise à la rue de la Liberté, et El Mouahidine ex-Négrier. Ici, les agents chargés de la sécurité des écoliers ont plié bagage. Des parents d'élèves rencontrés au niveau de ces établissements ont affirmé qu'il s'agissait d'une louable initiative du moment que les écoliers se retrouvent souvent confrontés aux dangers de la circulation. « L'absence de mesures de sécurité près des établissements scolaires expose les enfants aux dangers sachant que la majorité des écoles sont situées près de la voie publique », dira Zohra, mère de famille. Elle est soutenue par Samia qui, en l'absence d'agents de sécurité pour aider les enfants, elle se rend à l'école où étudie sa fille quatre fois par jour. « Je l'emmène et la récupère de peur qu'elle traverse la route toute seule », dira t-elle. « Heureusement pour moi que je suis mère au foyer ». Beaucoup de parents partagent le même avis. Ceux rencontrés sont déçus de la disparition des agents. « Ils nous rendaient service et nos enfants étaient en sécurité », dira un père de famille. « Les bonnes initiatives ne durent jamais en Algérie », a-t-il ajouté. Beaucoup de parents d'élèves ont évoqué l'insouciance de certains automobilistes qui ne prennent même pas la peine de ralentir devant les écoles. Selon M. Yousfi, chef de cabinet à l'APC d'Alger- Centre : « Ces agents de sécurité ne sont pas sous l'égide des communes mais c'est la Direction de l'action sociale (DAS) qui s'en charge. Après le lancement de l'opération, la DAS a contacté l'APC d'Alger-Centre pour connaître le nombre de jeunes au chômage désirant travailler comme agent de sécurité devant les écoles, après quoi nous avons dressé un listing des jeunes hommes qui ont postulé. Ils sont payés par la DAS », a-t-il expliqué. De son côté, une responsable au niveau de la wilaya d'Alger a souligné que le recrutement et la rémunération de ces agents ne relèvent pas de la DAS. « L'action a été lancée par le ministère de la Solidarité et ce sont les communes qui ont été chargées de dispatcher les postes et de débloquer les salaires », a-t-elle indiqué. En effet, cela a été confirmé au niveau de l'APC de Rais Hamidou où un responsable a expliqué : « Notre APC maintient les postes en question, mais beaucoup de jeunes ont quitté à cause des salaires, il n'en reste qu'un seul », dira-t-il. « Il a été embauché par la commune et c'est le fonds de l'emploi des jeunes au niveau de l'APC qui se charge du salaire », a-t-il ajouté. Une question se pose : que sont devenus les agents de sécurité au niveau des écoles ?