Lors de la 3e réunion ministérielle du Forum global de la lutte contre le terrorisme (FGCT) qui se tient depuis vendredi à Abou Dhabi, le secrétaire d'Etat adjoint américain, William Burns, a mis en garde contre de « sérieuses menaces qui pèsent sur la région du Sahel et la Corne de l'Afrique ». M. Burns a expliqué que les groupes terroristes « utilisaient la terreur pour faire avancer leur projet » en rappelant les attaques et les enlèvements opérés au nord du Mali et dans les pays voisins par al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). « Tout en se taillant de larges étendues de refuges dans la région du Sahel, ces extrémistes violents cherchent à élargir leur portée et leurs réseaux dans de multiples directions », a-t-il soutenu. Afin de mieux lutter contre cette menace, le numéro deux de la diplomatie américaine a fait savoir que le FGCT devrait devancer ces organisations à mesure qu'elles évoluent, et « mettre en place des solutions à long terme pour aboutir à des résultats durables ». Cette action devrait, selon lui, s'articuler autour du renforcement des capacités des gouvernements à lutter contre le terrorisme au sein de leurs sociétés à travers des approches fondées sur la primauté du droit et le respect des droits de l'Homme, en réformant la justice pénale et les capacités en matière d'application de la loi, ainsi que le renforcement de la société civile. Il s'agit, poursuit-il, d'un travail extraordinairement complexe, car les progrès sont souvent mesurés en fonction des années et non des mois. « Le FGCT est idéalement placé pour jouer un rôle central dans notre effort collectif, aux côtés de nos partenaires bilatéraux, que ce soit dans le Sahel, dans la Corne de l'Afrique ou en Asie du Sud », a-t-il plaidé, en saluant le Groupe de travail du Sahel, coprésidé actuellement par l'Algérie et le Canada, notamment au sujet des réunions de haut niveau qu'il a tenues sur la sécurité des frontières et la justice pénale notamment. Le FGCT, dont l'Algérie est l'un des 30 membres fondateurs, a été mis en place en septembre 2011 à New York dans l'objectif de conforter l'architecture internationale de lutte antiterroriste et d'établir une coopération internationale renforcée. M. Burns n'a pas moins salué les progrès considérables enregistrés dans la lutte contre al-Qaïda et les sérieux coups portés contre ses chefs. « Grâce à la coopération internationale, al-Qaïda se rend compte qu'il est plus difficile de trouver de l'argent, d'entraîner des recrues et de planifier des attentats en dehors de la région », dira-t-il.