Le sous-secrétaire d'Etat américain, William Burns, a déclaré, vendredi à Abou Dhabi, que la lutte contre le terrorisme exigeait aussi des solutions à long terme, tout en relevant de «sérieuses menaces» dans la région du Sahel et de la Corne de l'Afrique essentiellement. M. Burns intervenait à la 3e réunion ministérielle du Forum global de la lutte contre le terrorisme (FGCT) à laquelle l'Algérie a participé, qui a été couronnée par l'adoption notamment du «mémorandum d'Alger» sur l'interdiction de paiement de rançons et le déni de leur bénéfice aux groupes terroristes preneurs d'otages. Selon le sous-secrétaire d'Etat américain, des progrès considérables ont été enregistrés dans la lutte contre Al-Qaïda et de sérieux coups ont été portés contre ses chefs, mais «de sérieuses menaces demeurent». A ce propos, il a observé que les groupes terroristes utilisaient «la terreur pour faire avancer leur plan» en rappelant les attaques et les enlèvements opérés au nord du Mali et dans les pays voisins par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). «Tout en se taillant de larges étendues de refuges dans la région du Sahel, ces extrémistes violents cherchent à élargir leur portée et leurs réseaux dans de multiples directions», a-t-il soutenu. Afin de mieux lutter contre cette menace et celle des groupes terroristes des autres régions du monde, M. Burns a fait valoir que «le FGCT devrait devancer ces organisations à mesure qu'elles évoluent, et mettre en place des solutions à long terme pour aboutir à des résultats durables». «Nous comprenons tous que les solutions à long terme sont essentielles comme nous savons tous que les approches répressives alimentent souvent la radicalisation contre laquelle ces approches cherchent à lutter», a-t-il soutenu. Pour mettre un terme à ce processus de radicalisation, M. Burns a estimé que l'action devrait également s'articuler autour du renforcement des capacités des gouvernements à lutter contre cette menace au sein de leurs sociétés à travers «des approches fondées sur la primauté du droit et le respect des droits de l'homme en réformant la justice pénale et les capacités en matière d'application de la loi, ainsi que le renforcement de la société civile». Aucun pays ne peut réussir à lui seul Par ailleurs, le numéro 2 du département d'Etat américain a réaffirmé qu'aucun pays ne pouvait réussir seul à lutter radicalement contre le terrorisme. «Nous devons travailler ensemble, en tant que partenaires égaux, avec une volonté commune pour un monde plein d'opportunités et avec moins de violence», a insisté l'adjoint de Hillary Clinton. Néanmoins, il a admis qu'il s'agissait d'un travail «extraordinairement complexe» et que les progrès sont souvent mesurés en fonction des années et non des mois. Le FGCT, selon lui, «est idéalement placé pour jouer un rôle central dans notre effort collectif, aux côtés de nos partenariats bilatéraux que ce soit dans le Sahel, dans la Corne de l'Afrique, ou en Asie du Sud». Sur ce point, il a salué le Groupe de travail du Sahel, coprésidé actuellement par l'Algérie et le Canada, de par les réunions de haut niveau qu'il a tenues sur la sécurité des frontières et la justice pénale notamment. Le FGCT, dont l'Algérie est l'un des 30 membres fondateurs, a été mis en place en septembre 2011 à New York dans l'objectif de conforter l'architecture internationale de lutte antiterroriste et d'établir une coopération internationale renforcée.