Les Palestiniens le savaient. Ils s'y attendaient. Il s'y préparaient. Leur nouveau statut de pays observateur non membre à l'ONU, au-delà de sa portée politique et symbolique dans les instances internationales, signifie paradoxalement davantage de radicalisation dans la position israélienne. Quelques heures après l'annonce du ministre israélien de l'Intérieur donnant feu vert pour la construction de 1.500 logements dans un quartier à al Qods-Est occupée, les dirigeants palestiniens ont fait part, lundi, de leur intention de saisir le Conseil de sécurité. Selon le porte-parole du président Mahmoud Abbas, Nabil Abou Roudeina, la direction palestinienne « est sur le point de prendre des mesures importantes et nécessaires contre la colonisation israélienne, parmi lesquelles le recours au Conseil de sécurité de l'ONU ». Le négociateur palestinien Saëb Erakat a appelé pour sa part l'administration américaine à « voter pour les résolutions palestiniennes qui seront soumises au Conseil de sécurité contre la colonisation israélienne ». La réaction palestinienne intervient tandis que l'association anti-colonisation israélienne La paix maintenant, a indiqué, hier, qu'Israël compte lancer plusieurs nouveaux projets de construction massifs dans des quartiers de colonisation à al Qods-Est dont deux projets prévoyant la construction de 549 et 813 logements dans le quartier (de colonisation) de Givat Hamatos. Dans le cadre d'une tournée européenne programmée pour exprimer les remerciements des Palestiniens aux pays qui ont donné leur appui lors du vote récent à l'ONU, le président palestinien Mahmoud Abbas a rencontré, au Vatican, le pape Benoît XVI, devant lequel il a dénoncé l'occupation israélienne, affirmant qu'il était « grand temps » de mettre fin aux souffrances des Palestiniens. Evoquant l'adhésion de la Palestine à l'ONU, le Vatican a souhaité que « cette initiative encourage l'engagement de la communauté internationale en faveur d'une solution juste et durable pour le conflit israélo-palestinien, qui pourra être atteinte seulement en reprenant de bonne foi les négociations entre les parties, dans le respect des droits de chacun ».