Une éventuelle intervention militaire au Mali se traduirait notamment par le déplacement de 700.000 personnes, des attaques terroristes dans les pays de la Cédéao qui enverraient des troupes, et une prolifération des milices, a prévenu une agence de presse de l'ONU. Le déplacement de 700.000 personnes inclut environ 300.000 déplacés internes (contre 199.000 actuellement) et 407.000 réfugiés (contre 157.000 aujourd'hui), dont une majorité se dirige vers les pays voisins, indique l'agence d'information IRIN, qui dépend du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA). Les autres conséquences d'une intervention militaire sont « la destruction des infrastructures et la réduction des services de base dans le sud et dans le nord du Mali, l'instabilité des prix sur les marchés, l'accroissement des taux d'insécurité alimentaire et de malnutrition », précise cette agence qui relève le doublement des taux de malnutrition dans certaines zones du nord du Mali en 2012. Soulignons que 18 millions des populations du Sahel ont été touchées par l'insécurité alimentaire en 2012 et des millions de personnes seront toujours vulnérables en 2013, indiquent des experts de l'aide humanitaire. Plus grave encore, souligne-t-elle, « une intervention militaire pourrait également entraîner une restriction de l'accès humanitaire, des manifestations hostiles à la Cédéao, des attaques terroristes dans les pays de la Cédéao qui enverraient des troupes au Mali, une montée de l'hostilité à l'égard des agences des Nations unies en fonction du rôle joué par l'organisation dans l'intervention militaire, une prolifération des milices et des groupes de défense dans le sud du Mali et la quasi-cessation des activités de développement ».