La 7e édition du Festival international de Musique andalouse et des Musiques anciennes, qui se déroule du 20 au 29 décembre à la salle Ibn Zeydoun, a rendu, jeudi dernier au soir, un hommage à Rabah Khettat. Ce pur prodige est un chanteur et multi-instrumentaliste accompli. Son parcours musical débute très tôt auprès des maîtres du malouf constantinois tels que Cheikh Abdelkader Darsouni (conservatoire, 1973), Cheikh Abdelkader Toumi (association « Mouhibi El Fen », 1978) ainsi qu'El Hadj Mohamed Tahar Fergani. Remarqué pour son talent exceptionnel et son énergie vouée entièrement à parfaire ses connaissances musicales, il rejoindra d'autres formations musicales comme l'Orchestre l'Aib-Khettat formé en 1992, l'Orchestre pilote de Constantine en 2002 ainsi que l'Ensemble national algérien de 2002 à 2007. Il a été le fondateur et le premier dirigeant de l'Ensemble régional de Constantine. « Je suis très enchanté de cet hommage qu'on me rend. J'en suis très heureux et très fier du moment que tout le monde s'est réuni autour de moi, que ce soit mon fils, qui est venu de Paris spécialement pour l'événement, ou encore ma fille qui est là, sans oublier tous les élèves de l'association qui sont aussi mes enfants. Je suis donc très fier et très content de cette distinction », a-t-il déclaré. Actuellement, il dirige l'association El Qasantinya qu'il a créée en 2010. Elle se donne comme axe essentiel, la participation à l'éducation des jeunes par le biais d'une formation musicale et culturelle des plus exigeantes. Elle a remporté deux fois d'affilée le 3e prix (2011-2012). Elle compte déjà à son actif un coffret de trois CD ainsi qu'un deuxième coffret doté de six CD en cours de préparation. « Une fois qu'on aura terminé, on passe à l'enregistrement en studio pour ne pas perdre tous nos produits. On fait beaucoup d'ateliers, on se prépare avec des pièces qui sont très bien élaborées. Donc, ça fonctionne et ça marche. L'association El Qasantinya pour le patrimoine musical veille à la sauvegarde du patrimoine constantinois, le malouf, le medh, zajal, qadria et le hawzi à la manière constantinoise. Donc, il y a du pain sur la planche », a-t-il expliqué. L'association s'est, en tout cas, donnée à cœur-joie en jouant ses plus beaux morceaux au cours de cette soirée. Elle sera imitée tout juste après par Looking Back Orquestra, un groupe qui conjugue son talent pour réinventer la musique de Purcell ou celle de Chopin.