Malgré l'impasse politique et militaire, Lakhdar Brahimi ne perd pas espoir de trouver une voie de sortie pacifique au conflit syrien. L'envoyé spécial des Nations unies et de la Ligue arabe s'est rendu, une nouvelle fois, à Damas pour rencontrer le président syrien Bachar Al Assad, avec pour but d'arracher quelques « concessions » visant à mettre en branle le processus politique sur la base des recommandations de l'accord de Genève, préconisant notamment la cessation des violences et la mise en place d'un gouvernement de transition. A l'issue de l'audience, M.Brahimi a fait part, hier, de son vœu que « toutes les parties parviennent à un accord pour mettre fin à une situation inquiétante ». « J'ai eu l'honneur de rencontrer le président et comme d'habitude nous avons échangé nos vues sur les nombreuses étapes à entreprendre pour l'avenir » a-t-il notamment déclaré après lui avoir, a-t-il précisé, rendu compte de ses récentes rencontres avec des dirigeants de plusieurs pays actifs dans la crise syrienne, notamment ceux de la région. De son côté, le président Assad a assuré à M. Brahimi l'engagement de son gouvernement « à faire réussir tous les efforts visant à protéger la souveraineté et l'indépendance du pays », selon la télévision d'Etat, qui a évoqué des « discussions amicales et constructives » auxquelles ont pris par le ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem, son adjoint Fayçal Mekdad et la conseillère du président, Bouthaïna Chaâbane. La rencontre du médiateur international avec le chef d'Etat syrien intervient à l'heure où les dirigeants des monarchies du Golfe se réunissaient dans le cadre d'un sommet annuel du Conseil de coopération du Golfe (CCG) qui se tient dans la capitale du Bahreïn, Manama, pour faire le point notamment sur la crise syrienne. Sur le terrain, des militants du très controversé Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) ont accusé, pour la première fois, les troupes syriennes d'avoir utilisé un gaz jusqu'ici inconnu contre la rébellion à Homs, prêtant ainsi crédit aux avertissements des pays occidentaux, et de quelques pays arabes, contre l'utilisation des armes chimiques malgré les démentis répétés de Damas. Hier, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a qualifié de « suicide politique » pour le régime de Bachar Al Assad, si ce dernier recourt aux armes chimiques.