L'émissaire international, Lakhdar Brahimi, a appelé de ses vœux un accord en Syrie, tandis que le président Bachar al-Assad lui assurait soutenir tous les efforts visant à protéger la souveraineté et l'indépendance du pays, lors d'une rencontre, hier, à Damas. M. Brahimi, estimant toujours inquiétante la crise en Syrie où plus de 44 000 personnes ont péri en 21 mois selon une ONG syrienne, a dit espérer que toutes les parties se prononcent pour une solution à laquelle aspire l'ensemble du peuple syrien. J'ai eu l'honneur de rencontrer le président et, comme d'habitude, nous avons échangé nos vues sur les nombreuses étapes à entreprendre pour l'avenir, a-t-il également déclaré à la presse, de retour à son hôtel à Damas, au lendemain de son arrivée dans le pays. M. Assad a exprimé son point de vue sur la situation et je lui ai fait le compte rendu de mes rencontres avec des dirigeants dans la région et en dehors, a ajouté le diplomate algérien nommé en septembre après que son prédécesseur Kofi Annan eut jeté l'éponge. Il a notamment récemment discuté avec les dirigeants américains et russes, dont les positions sont diamétralement opposées sur le conflit, les premiers appelant au départ de M. Assad et les seconds soutenants le chef d'Etat contesté depuis près de deux ans. De son côté, le président Assad a assuré à M. Brahimi l'engagement du gouvernement à faire réussir tous les efforts visant à protéger la souveraineté et l'indépendance du pays, a rapporté la télévision d'Etat, évoquant des discussions amicales et constructives. Selon la même source , le ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem, son adjoint Fayçal Mekdad et la conseillère du président Bouthaïna Chaabane assistaient à ces entretiens. M. Brahimi est arrivé dimanche en Syrie pour tenter une nouvelle fois de trouver une solution de sortie de crise. Lors de sa dernière rencontre avec M. Assad à la mi-octobre, le médiateur avait notamment négocié la mise en place d'une trêve pour la fête musulmane d'al-Adha, qui avait volé en éclats au bout de quelques heures. Le recours à l'arme chimique serait un "suicide" pour le pouvoir, selon Lavrov Un recours aux armes chimiques constituerait un "suicide politique" pour le régime syrien de Bachar al-Assad, a estimé le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov dans un entretien diffusé, hier, la chaîne Russia Today."Je ne pense pas que la Syrie se serve d'armes chimiques. Si c'est le cas, cela constituera un suicide politique du gouvernement", a déclaré le chef de la diplomatie sur la chaîne russe en langue anglaise."Chaque fois que nous parviennent des rumeurs ou des informations qui indiquent que les Syriens font usage d'armes chimiques, nous les vérifions deux ou trois fois, nous nous adressons au gouvernement, et à chaque fois on nous assure fermement qu'ils ne le feront pas quelles que soient les circonstances", a-t-il ajouté. Selon des experts, la Syrie dispose de stocks d'armes chimiques qui datent des années 1970 et sont les plus importants du Moyen-Orient, avec des centaines de tonnes. Plus de 700 Palestiniens tués depuis le début du conflit Le responsable du dossier des réfugiés au sein de l'Organisation de libération de la Palestine(OLP), Zakariya Al-Agha, a affirmé, avant-hier, que plus de 700 Palestiniens ont été tués en Syrie depuis le début du conflit en mars 2011. "Nous avons demandé aux autorités syriennes de laisser (les Palestiniens) à l'écart" du conflit, a-t-il ajouté à l'ouverture de la conférence des responsables des réfugiés palestiniens dans les pays arabes, organisée au Caire. Ces déclarations sont intervenues alors que plusieurs roquettes ont de nouveau été tirées dans la soirée sur le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, à Damas, théâtre de violences meurtrières ces derniers jours, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi, a appelé dans un communiqué" "les autorités syriennes et toutes les parties combattantes à assumer leurs responsabilités concernant la protection des réfugiés palestiniens et le fait qu'ils soient tenus en dehors du conflit". "Ce à quoi sont confrontés les réfugiés palestiniens, dans le camp de Yarmouk et dans les autres camps palestiniens, fait planer la menace d'une catastrophe grave", a-t-il ajouté. Quelque 100 000 des 150 000 habitants de Yarmouk avaient fui le camp, un grand nombre d'entre eux s'installant dans des jardins publics et des places à Damas, selon l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA). Environ 2.800 ont gagné le Liban voisin, selon la Sûreté générale libanaise.