100 tonnes de cannabis ont été saisies durant l'année écoulée. « C'est un record jamais enregistré depuis la nuit des temps et cela donne froid au dos », dira le Pr Mostepha Khiati, président de la Forem, au cours d'une conférence animée, hier, au siège du quotidien DK-News. « C'est pour cela que nous sommes tous interpellés à commencer par la cellule familiale, l'école, les associations, les institutions et la société civile qui doivent mettre la main dans la main pour sauver nos enfants et nos jeunes du phénomène de la drogue », a-t-il ajouté. Hier, c'était un bilan partiel fourni par les membres de la Forem sur la campagne de lutte contre la toxicomanie. Cette dernière, lancée le 3 janvier 2012, a concerné uniquement, faute de temps, 14 wilayas sur les 48. Bien qu'aucun chiffre n'ait été communiqué, la Forem tire la sonnette d'alarme puisqu'il a été découvert dans un village isolé, plus de 600.000 comprimés psychotropes. L'héroïne et la cocaïne, dont les saisies ne dépassaient pas les 100 grammes il n'y pas longtemps, ont atteint, durant l'année écoulée, plus de 120 kg. « C'est époustouflant et la situation devient de plus en plus sérieuse et inquiétante », indiquera le Pr Khiati qui ajoutera qu'il est plus aisé de trouver, le soir, de la drogue qu'un paquet de cigarettes. « Il est temps de redoubler d'efforts pour sauver les enfants les plus exposés ». Le bilan de la campagne, bien que mitigé et ne donnant aucun chiffre, est suffisant pour que la Forem ait une idée sur le travail qu'elle doit entreprendre. Dans un premier temps, les membres de la Forem avec la collaboration de la championne olympique et ambassadrice de bonne volonté auprès de l'Unicef, Salima Souakri, ont décidé de continuer le travail sur le terrain pour les autres wilayas. Prenant la parole, Mihoub Mihoubi, avocat et ancien ministre, a alerté sur la nécessité de continuer le travail puisque le terrain montre que la situation est plus grave qu'on le pense. Car, une maman à Mascara a trouvé des comprimés de Ritrovil (psychotrope) dans les poches du pantalon de son fils scolarisé en deuxième année primaire. Abordant le travail de la Forem, son président dira que « des rencontres ont été initiées dans les universités, les radios locales qui ont répercuté la sensibilisation sur les dangers de la drogue, et même dans les écoles, les maisons de jeunes, la prison pour adolescents à Biskra ». Pour le Pr Faïzi Oussedik, membre de la Forem, le législateur a lui, aussi, sa part de responsabilité dans la lutte contre la toxicomanie. Pour cela, un communiqué de la Forum a été distribué aux députés les invitant à se pencher sur l'actualisation de la législation sur la drogue et l'accompagnement médical des victimes. Salima Souakri, qui s'est investie dans cette campagne, ajoutera que « le sport est le meilleur remède contre l'oisiveté ». Durant son déplacement avec la Forem, elle a constaté que les jeunes exclus de l'école sont livrés à eux-mêmes et sont un appât facile des dealers. A cela s'ajoutent les problèmes familiaux, l'exiguïté des logements, la déperdition scolaire, la démission des parents et le manque de communication qui mènent à la toxicomanie. A la fin de cette campagne, un livre blanc sera édité où tous les témoignages seront recueillis et transmis à qui de droit.