Photo : Makine F. La ville de Hassi Messaoud n'est pas ce qu'on peut appeler «un bijou architectural» et ce, malgré les gros moyens dont elle dispose. Son tissu urbain est loin de répondre aux normes et qualités esthétiques mais néanmoins, il n'est pas «déformé», depuis quelques années du moins, par les constructions anarchiques, les bidonvilles notamment, comme c'est le cas de beaucoup d'autres villes d'Algérie. A Hassi, les bidonvilles n'existent pas. La daïra veille à ce que les bidonvilles ne «poussent» plus sur le sol de Hassi. Pour cela, elle a mis en place un dispositif de contrôle qui lui permet de détecter d'éventuelles tentatives de constructions illégales, de la part notamment des citoyens qui viennent de l'extérieur de la ville chercher du travail dans les zones industrielles de Hassi. «Depuis la destruction des bidonvilles en 2007, aucune construction anarchique n'a été signalée. La daïra veille à ce que cela n'arrive pas grâce aux opérations de contrôle effectuées constamment sur le terrain, surtout du côté des quartiers populaires. Des réunions ont lieu régulièrement, avec tous les services concernés, chapeautées par le chef de daïra, pour évaluer la situation et prendre les décisions qui s'imposent en cas de construction illicite», affirme le chef d'unité de la protection civile de Hassi Messaoud, le lieutenant Madjid Khedim. En effet, au début du mois de juillet de l'an 2007, les 305 familles habitant les bidonvilles, recensées, sont affectées et logées en dehors de Hassi, partagées entre Touggourt et Ouargla. «Le transport de ces familles a été même assuré par les services de la daïra», dira le chef de l'Unité de la protection civile. Il faut savoir que les premiers bidonvilles sont apparus dans les années 90, quand de nouveaux arrivants en provenance de différentes wilayas du pays, fuyant l'insécurité et le chômage, s'installèrent dans la ville en quête de calme et de gagne-pain. Une sorte «d'émigration interne» qui a conduit fatalement à l'érection de bidonvilles. Par ailleurs, l'opération de destruction des bidonvilles et le transfert des familles qui a eu lieu en 2007, sont considérés comme la première phase entrant dans le cadre du projet de la délocalisation de la ville de Hassi Messaoud. Avant leur destruction, les bidonvilles emplissaient le quartier El-Haïcha d'une façon particulière. Mais plus maintenant. Les terrains sur lesquels étaient dressés les bidonvilles, au niveau du quartier El-Haïcha notamment, ne portent aujourd'hui, aucune trace de ces constructions. Mais il faut dire que le regard des habitants de la ville est ailleurs, en dehors de Hassi. Il est tourné en direction de la plateforme, situé à 70 kilomètres de là, qui portera la nouvelle ville de Hassi. Un projet colossal qui promet monts et merveilles, avec, selon certains, plus de 22 000 logements. Un projet, espère-t-on, à la hauteur des moyens de la commune la plus riche de l'Algérie.