Attendu depuis le mois de mai, le relèvement annuel de 7% de la pension des retraités ne semble pas faire l'unanimité auprès des concernés. Si certains se disent insatisfaits, d'autres soulignent qu'ils ne peuvent pas de toute manière contester cette décision puisqu'il s'agit « d'un fait accompli ». Il y a ceux, en revanche, qui se contentent de cette augmentation et estiment même qu'elle est appropriée d'autant qu'elle est supérieure à celle de l'année dernière qui était fixée à 5%. Ce sont, en somme, les avis récoltés auprès de quelques retraités rencontrés hier. Pour cette catégorie, cette revalorisation annoncée par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, jeudi à l'issue d'une séance plénière de l'APN, est le sujet d'actualité. « Nous l'avons attendu depuis deux mois. En réalité nous nous attendions à un meilleur seuil d'augmentation. Nous avons lu dans la presse que lors du conseil d'administration de la caisse nationale des retraités, une proposition de 10% a été faite », souligne M. R. L., retraité d'une entreprise publique. Tout en jugeant ce seuil « insignifiant », il a souligné qu'il aurait été souhaitable de calculer cette augmentation tout en prenant en considération l'évolution du taux de l'inflation. Il va sans dire que « 7% ne représentent que 70 DA pour 1000 dinars, l'équivalent d'un kilo de semoule », calcule-t-il. Un autre a souligné que cette augmentation pourrait être bénéfique pour les retraités ayant une assez importante pension dans la mesure où elle est calculée sur le salaire de base de la retraite. « Je suis sorti avec une faible pension, ce qui fait que l'augmentation n'aura pas un impact important sur mon pouvoir d'achat », déplore un autre retraité rencontré à la grande poste. Il convient de noter que les pensions de retraites sont calculées selon le salaire minimum garanti (SNMG). Lors de la dernière tripartite, la décision de relever le SNMG a touché 208 000 retraités moudjahid qui ont vu le montant de leur pension de retraite passer de 30 000 DA à 37 500 DA et 850 000 autres bénéficiaires dont les pensions ont atteint 11 250 DA (minimum légal) et ce depuis le 1er janvier 2010. L'augmentation de 7% des pensions et allocation de retraite est unique et touchera l'ensemble des retraités. Et pourtant, la Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR) a, lors de la réunion du conseil d'administration, exigé deux seuils d'augmentation, à savoir une fourchette de plus de 12% pour les retraités qui n'ont pas bénéficié de l'actualisation des pensions durant la période de 1984 à juillet 1996 et de 7% pour ceux qui sont partis en retraite après 1996. Smaïl Allaouchiche, secrétaire général de cette organisation, a déclaré, à maintes reprises, que les retraités espéraient décrocher une hausse plus conséquente en moins de 10% surtout en sachant que la caisse de la CNR a « une meilleure disponibilité d'argent ».