Le président Bouteflika a expliqué la position, qui est celle de l ́Algérie sur la situation qui prévaut au Mali et dans toute la région du Sahel, aux dirigeants des pays amis qui, comme l ́Italien Mario Monti, le Français François Hollande ou l ́Espagnol Mariano Rajoy ont effectué, successivement, ces derniers temps, des visites officielles à Alger. Ses interlocuteurs et, pas seulement, ceux qui sont venus à Alger, ont été convaincus par ses arguments. A l'étranger, on a compris que la position que privilégie le gouvernement algérien, le dialogue, quand c ́est possible, avec les groupes, qui occupent depuis plus de huit mois le nord du Mali, et la lutte implacable contre les groupes terroristes, est la solution unique. Le dialogue avec le gouvernement malien doit être une prédisposition sincère des groupes armés qui rejettent le terrorisme. C ́est cette voie que tout le monde privilégie aujourd ́hui pour faire l ́économie d ́une guerre qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la région, donc non seulement pour la stabilité du Mali, pour l ́intégrité de son territoire et pour l ́unité de son peuple. C ́est en des termes, sans équivoque, que le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, a traduit la position du gouvernement algérien qui a fermement condamné, samedi, le mouvement vers le sud du Mali des groupes armés qui occupent le nord du pays. Alger a adressé un message fort sur le droit du Mali à défendre sa sécurité, sa stabilité et sa souveraineté sur son territoire par les moyens qu ́il estime les plus appropriés. Pour sa part, le gouvernement algérien a, comme il l ́a toujours fait par le passé, réitéré aux autorités de ce pays frère, dont le Premier ministre est en visite, depuis hier, à Alger, son soutien indéfectible dans cette difficile épreuve qu ́il traverse. En visite de travail à Alger, le Premier ministre malien a constaté la sincérité et l ́honnêteté de l ́approche de la crise malienne par la diplomatie algérienne. M. Diango Sissoko a donc été assuré aussi de la grande disponibilité du gouvernement algérien à rester fermement aux côtés de son pays dans son combat contre ses ennemis. Déjà que ce danger fait peser une grande menace sur les zones frontières des pays de toute la région sahélo-saharienne, du Maghreb et même de la rive occidentale de la Méditerranée. C ́est dans ce combat que l ́Algérie est engagée depuis le début des années 90, repoussant les groupes terroristes dans leurs derniers retranchements. Or, ce combat, elle l ́a mené seule. C ́est pourquoi avec les événements du « Printemps arabe », les djihadistes ont trouvé un terrain favorable à leur positionnement dans les pays de la région qui ont choisi de conjuguer leurs forces en vue d ́un combat commun pour sécuriser leurs frontières et réduire la marge de manœuvre du terrorisme international. Non seulement au Maghreb mais au Sahel. Le danger est global. Il plane sur le Sahel et menace les frontières de l ́Algérie, de la Tunisie et de la Libye, la cible des mouvements des groupes terroristes, du trafic d ́armes, de narcotrafic, mais aussi, comme l'a souligné Abdelmalek Sellal à la réunion de Ghadamès devant ses homologues tunisien et libyen, du crime organisé et du blanchiment d ́argent. La sécurité des frontières est une grande préoccupation, un objectif prioritaire pour l ́Algérie qui œuvre activement à mobiliser tous les moyens, « diplomatiques et autres », selon M. Sellal, pour faire échec aux manœuvres sur le terrain d ́un ennemi commun à tous les pays de la région.