Algériens et Maliens renforceront la coopération entre les pays du champ et les partenaires extra-régionaux pour éradiquer le terrorisme au Sahel. Le Premier ministre malien, M.Diango Cissoko, est attendu aujourd'hui à Alger pour une visite de travail de deux jours, au cours de laquelle il aura des entretiens avec les responsables algériens axés sur la coopération bilatérale entre les deux pays et la situation au Mali dont le Nord est occupé depuis mars dernier par des groupes armés. M.Cissoko sera accompagné lors de cette visite, sur invitation de son homologue algérien, M.Abdelmalek Sellal, d'une importante délégation composée des ministres de la Défense nationale, de l'Administration territoriale et de l'Aménagement du territoire, de l'Equipement et des Transports, ainsi que de hauts responsables civils et militaires. Le voyage du responsable malien qui s'inscrit «dans le cadre des consultations politiques régulières entre les deux pays», permettra de «passer en revue l'état de la coopération bilatérale, ainsi que les perspectives de son renforcement et de son élargissement», selon un communiqué des services de M.Sellal diffusé jeudi dernier. Les deux parties saisiront aussi cette occasion pour procéder à «un échange de vues approfondi» sur la situation au nord -Mali et «les efforts en cours pour un règlement de la crise multidimensionnelle qui affecte ce pays». Elles devraient aussi examiner «les voies et moyens de renforcement de la coopération entre les pays du champ et les partenaires extra-régionaux pour éradiquer le terrorisme et le crime organisé qui constituent une menace pour la stabilité et la sécurité dans la région du Sahel», selon la même source. Le Mali, pays voisin de l'Algérie, vit depuis le coup d'Etat contre le président Amadou Toumani Touré et l'occupation du Nord par des groupes armés - notamment les groupes terroristes d'Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) - une crise institutionnelle grave et une situation d'instabilité au plan sécuritaire qui menace l'intégrité territoriale du pays. Deux autres groupes, le Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla) et le groupe armé Ansar Eddine, opèrent également dans le nord du pays, une région qui échappe au contrôle de Bamako. Mais ces deux formations, qui ont affirmé leur rejet du terrorisme et leur respect de l'intégrité territoriale du pays, se sont lancées dans un processus de dialogue politique avec les autorités maliennes de transition. En décembre dernier, elles se sont engagées à l'issue d'une réunion tenue à Alger sous l'égide de l'Algérie, à «s'abstenir de toute action susceptible d'engendrer une situation de confrontation et toute forme d'hostilité dans la zone qu'elles contrôlent». Les deux mouvements se sont en outre engagés à «conjuguer et coordonner leurs positions et actions dans le cadre de toute démarche visant la recherche d'une situation pacifique et durable avec les autorités de transition maliennes, avec les garanties des parties concernées». L'Algérie, qui prône la voie du dialogue pour résoudre la crise malienne, avait salué cet accord le considérant comme «le fruit d'un effort collectif et un pas très encourageant franchi sur la voie du règlement politique de cette crise». Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté le 21 décembre une résolution autorisant «pour une période initiale d'un an» le déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (Misma) qui sera chargée, notamment, d'aider les autorités maliennes à reprendre le contrôle des zones du nord du pays. La résolution 2085 s'articule autour de deux points fondamentaux: le processus politique et le dispositif de sécurité (formation des forces maliennes, déploiement de la Misma sous conduite africaine, appui international).