Alors que les opérations de relogement s'enchaînent ces dernières semaines, visant principalement des bidonvilles, les résidents de plusieurs quartiers attendent leur tour. Les occupants des habitations précaires à Oued El Had, ceux d'un bidonville à Zouaghi, et les demandeurs de logements sociaux du centre ville ont paralysé, ces deux derniers jours (dimanche et hier lundi) une bonne partie de la ville, principalement à Djbel Ouahch, sur la route de l'aéroport et à la zone industrielle Palma à proximité du siège de la SAU (société d'architecture et d'urbanisme). Les protestataires, munis le plus souvent de décisions de la daïra, revendiquent leur droit au relogement dans les plus brefs délais. Parmi les demandeurs de logements sociaux qui se sont rassemblés, hier, devant le siège de la daïra, certains nous ont affirmé que leurs dossiers traînent depuis 20 ans. « Ma famille et moi habitons chez mon frère dans une pièce. Nous avons déposé un dossier en 1994 pour bénéficier d'un logement. Depuis une quinzaine d'années, mon dossier se trouve au niveau des services de la daïra qui m'informent à chaque fois que je serai relogé dans les prochaines semaines », nous dira un père de famille. Pour leur part, près de 200 personnes du bidonville Fedj Errih se sont rassemblées, hier, devant le siège de la daïra, en signe de protestation contre l'attribution de logements jugée arbitraire à la nouvelle ville Ali Mendjeli. Il demandent à ce que la commission des recours prenne en charge leur revendication. « A la place des pères de famille, nous avons découvert des célibataires et des personnes étrangères à notre cité sur les listes des bénéficiaires des 110 logements. Ils ont bénéficié d'appartements à Ali Mendjeli alors que nous attendons toujours notre tour », s'insurgent les manifestants. Au total, ce sont plus de 800 recours qui ont été déposés, avons-nous appris auprès de ces citoyens. Les protestataires se sont ensuite dirigés à la SAU, pour tenter de trouver une solution avec les responsables. Signalons que depuis le 3 janvier dernier, ce sont près de 2000 familles qui ont bénéficié de logements dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire. L'opération de relogement devra se poursuivre dans les prochains jours.