Le président de l'AGEA (Association nationale des entrepreneurs en bâtiment), Mouloud Kheloufi, a dressé, hier, un tableau noir de la situation que vivent la plupart des entreprises du secteur du bâtiment. Il a énuméré les nombreux obstacles liés, notamment, aux dispositions du code des marchés publics et également d'ordre parafiscal, qui « constituent autant d'entraves à l'outil de réalisation nationale », appelant les autorités à les lever. Il ajoutera, comme conséquence inévitable, que « les entreprises ne sont pas à même de déclarer au régime de la sécurité sociale autour de 50 % de leurs salariés ». M. Kheloufi, qui vient de réunir le conseil national de son organisation, prévoit d'ouvrir un grand débat sur ce thème, avec ses adhérents dans toutes les wilayas du pays, pour arriver à un « consensus avec les autres organisations patronales sur une loi sur les marchés publics ». Cette dernière devrait être le fruit d'un débat et adoptée par le Parlement, en lieu et place d'un code qui reprend des décrets exécutifs. « Ce document sera soumis soit à la tripartite, soit déposé directement sur le bureau du gouvernement », dira M. Kheloufi. Ce dernier estime que le gouvernement « a beaucoup de réponses » à apporter aux entrepreneurs algériens qui s'engagent à réaliser entre « 100.000 et 150.000 logements pour 2013-2014 ». L'AGEA refuse que ces entreprises soient « des sous-traitants pour les entreprises étrangères », notamment celles auxquelles on a accordé la réalisation d'un programme de 50.000 logements, allusion aux contrats conclus avec des opérateurs portugais et espagnols. « La plus-value du secteur du bâtiment doit rester en Algérie », a ajouté M. Kheloufi. Pour ce qui est des griefs exprimés à l'endroit du code des marchés publics, le président de l'AGEA cite le cas de la caution de 5% exigée aux soumissionnaires, et qui occasionne des agios à payer à la banque. L'AGEA voudrait, par ailleurs, soulever le problème du « fonctionnement » de la Caisse de congés payés du secteur du BTPH (Cacobatph). Outre la TAP (Taxe sur l'activité professionnelle), le volet parafiscal suscite des inquiétudes poussant les entrepreneurs à demander la révision à la baisse de la charge patronale qui est aujourd'hui de 26%, alors qu'elle « ne devrait pas dépasser les 18% ». Ce taux « ne dépassait pas les 11% en 1998 », a rappelé M. Kheloufi. Il rappellera, en conclusion, que le programme de construction de logements a prévu de réserver « 40% du montant au profit des PME algériennes ».