Tout a débuté en deuxième année d'université aux Etats-Unis, j'avais 21 ans. Alors que je commençais à me poser des questions sur l'existence, nos origines, notre rôle sur cette planète, j'ai rencontré des étudiants musulmans. Ensemble, nous passions nos soirées à parler “spiritualité”, à refaire le monde. Peu à peu, leurs réflexions sur notre époque en perte de repères, leurs perspectives pacifiques, leur sagesse, leur hygiène de vie – refus de l'alcool et des excès en tous genres – m'ont convaincu que l'islam était le chemin de la vérité. Evidemment, cela ne s'est pas produit en un claquement de doigt. Pas simple, lorsqu'on est un jeune sportif, qu'on a envie de profiter de la vie et qu'on est considéré comme la “star” du campus, de reconnaître son attachement à une religion qui apparaît assez contraignante et restrictive. Mais je devais devenir musulman, telle était ma destinée. Je me suis converti en Californie en 1997. CE QUI M'A SÉDUIT DANS L'ISLAM ? D'abord le fait que ce soit la dernière grande religion monothéiste révélée : elle complète le judaïsme et le christianisme, et invite à faire progresser la connaissance scientifique. Il faut aller chercher le savoir partout – “jusqu'en Chine”. Ensuite, la place accordée à la tradition prophétique : je nourris à l'égard de Mahomet une véritable admiration. Sa bonté, sa miséricorde sont devenues le seul exemple à suivre. Résultat : comme tout bon musulman, je me surveille désormais quotidiennement dans mes actes et mes pensées pour tenter de devenir le plus juste possible avec moi-même et dans mes rapports aux autres. Cela passe évidemment par une pratique régulière : je fais toutes les prières, ma femme porte le voile. D'origine marocaine, elle ignorait presque tout de l'islam. Je respecte de mon mieux les lois du Coran, y compris celle de la charité, si importante lorsque l'on gagne un salaire plus qu'honorable. Cette existence n'est pas contraignante. Aujourd'hui, je vis sereinement car je n'oublie pas que nous sommes des musulmans du XXIe siècle : ma femme a une voiture, suit des cours à l'université pendant que je mène ma carrière de sportif, et notre bonheur a été couronné par l'arrivée de deux enfants. L'Olivier Saint-Jean que j'étais il y a encore deux ans ? Il n'existe plus ! ".