Le site d'information français Rue89 consacre un article aux pratiques « dictatoriales » du site marchand Amazon. Le site d'achat en ligne Amazon, leader incontesté de la vente de livres sur Internet (80% d'un secteur qui représente 13% des ventes en France) pèse de plus en plus lourd sur le marché. La firme américaine en profite pour imposer ses conditions aux éditeurs, mettant en péril ceux qui n'ont pas de distributeur. Dans son contrat « avantage », le taux de remise – la part ponctionnée sur chaque article vendu – culmine à 50%. Soit 13% de plus que la somme prélevée par n'importe quel libraire. Guillaume Dumora, patron de la librairie parisienne Le Monte-en-l'air : « Les libraires perçoivent en moyenne 37% du prix d'un livre. En outre, chaque ouvrage commandé auprès d'un éditeur est payé, qu'il soit vendu ou non par la suite. Pas chez Amazon, qui ne rétribue qu'à la vente du produit. » De son côté Serge Ewenczyk, à la tête de la maison d'édition Çà et là ajoute : « Si Amazon n'est pas d'accord avec la politique d'une maison d'édition, notamment concernant le prix des livres fixés (gain net insuffisant), le site peut retirer les boutons d'achat des ouvrages sur la plateforme. En clair, l'internaute n'arrive plus à trouver où payer son article et doit se rabattre vers un autre titre. Les ventes dégringolent. Le plus souvent, les éditeurs cèdent en quelques jours. » Contactée sur le sujet par Rue89, la société américaine n'a pas souhaité s'exprimer sur cette pratique.