Union n L'Association des libraires algériens (Aslia) compte prendre en main la situation du livre en moralisant la fonction, mais surtout en intensifiant la formation. La première responsable de cette association, Mme Fatiha Soal est catégorique : «Notre association a pour objectif de rehausser l'image des libraires à travers un programme d'action et de sensibilisation» pour nos 65 adhérents. Le libraire, au bout de la chaîne du livre, est tributaire de la distribution, des importations et de l'édition nationale. Elle relève que «les importateurs ne nous consultent pas» lorsqu'ils acquièrent les livres, d'où ces choix limités en terme de qualité. L'édition nationale, de son côté, reste encore très insuffisante et incapable de capter l'intérêt du lectorat algérien de manière substantielle. Le libraire évolue «dans un univers de pénurie». Des propositions, les libraires en ont formulé lors de leur rencontre, le 1er décembre 2005, au ministère de la Culture, pour changer cette situation. Un ensemble de propositions à même de contourner les difficultés et régir la fonction de libraire, mais aussi les rapports avec les autres intervenants. Ainsi, selon Mme Soal, il ressort que l'association propose de créer une centrale d'importation et de distribution propre aux libraires, d'autant plus que l'augmentation obligatoire du capital social des entreprises d'importation, fixé à 20 millions de dinars, influe de manière négative sur l'importation du livre puisque celle-ci étant un créneau peu lucratif serait délaissé par les autres importateurs. Les libraires souhaitent une loi sur le livre qui fixe un prix unique pour chaque ouvrage, qui sera vendu au même prix à tous les détaillants à travers le territoire national. A la concurrence par le prix, l'association souhaite substituer la concurrence de la qualité de service. Mais elle souhaite l'intervention des autorités pour l'égalité des citoyens devant les livres, leur accès aux zones défavorisées en intensifiant un réseau de distribution de qualité. Elle souhaite également des accords interprofessionnels favorisant le suivi et la mise en vente des nouveautés, l'existence d'une ou plusieurs vitrines sur la rue, la commande d'un ouvrage à la demande du client… L'association a le souci de former ses membres, mais aussi tous ceux qui le souhaitent. «Pour acquérir et développer les compétences nécessaires propres à la librairie en perfectionnant les méthodes de gestion, de vente, de management et l'introduction de l'outil informatique», explique Mme Soal. L'association a déjà assuré plusieurs formations pour ses membres, en collaboration avec l'Association internationale des libraires francophones, le Bureau international de l'édition française et l'Institut de formation des libraires.