La différence entre l'ancien et le nouveau prix est alléchante. De la rue Hassiba -Ben Bouali jusqu'à la rue Larbi Ben M'hidi en passant par Didouche-Mourad et place Maurice-Audin, une grande affluence caractérise les magasins de prêt-à-porter. C'est dire que la culture du shopping est bien ancrée dans la société et se traduit par la foule, particulièrement féminine, à l'assaut des nouvelles tendances. Chez « Sun Set », des chaussures sont cédées à 2500 DA au lieu de 5000 DA. Soit une remise de 50% sur l'achat d'un article Madein Italie. Le propriétaire du magasin a fait autant pour les vestes de marque et les robes de soirée dont le prix a été revu à la baisse. Au magasin « Step », les sacs à main, boots, chaussures et cavalières sont soldés à 3000 DA l'unité. Selon la vendeuse, le prix de ces articles a baissé de 40%. « Les soldes ont permis d'écouler la marchandise qui, à un moment donné, a stagné à cause des prix qui n'étaient pas à la portée de tout le monde », dira-t-elle. Pull-over à 1 200 DA, pantalon jeans à 2000 DA, parka en sky à 4000 DA, tels sont les prix affichés chez « Domus ». Ici, divers articles font l'objet de réductions substantielles. L'on constate que les réductions durant cette période de soldes, fixée du 18 janvier au 28 février, conformément au décret exécutif n°06-215 du 18 juin 2006, qui fixe les conditions et les modalités des soldes, varient entre 20% et 60%. Une adepte des périodes de soldes rencontrée sur place, n'a pas caché sa satisfaction. Elle vient d'acheter un ensemble (veste et pantalon) de marque française à 4000 DA au lieu de 7000 DA. « Autrefois, les clients ne s'intéressaient jamais aux soldes, que ce soit en été ou en hiver », explique le vendeur. « Ces dernières années, les choses ont changé, et aujourd'hui on est face à de nouveaux comportements calqués sur ceux des pays européens », a-t-il ajouté. A El Biar, à titre d'exemple, les prix ont baissé de 50% dans certains magasins. Face à cette importante réduction, les clients ont été nombreux. « C'est simple, dira une vendeuse chez « Stop ». On profite pour liquider l'ancien stock en proposant des soldes allant jusqu'à 60 % pour les articles de mode très prisés par la clientèle », a-t-elle précisé. « Nous estimons que cette réduction est correcte dans la mesure où elle permet aux gens de s'habiller selon leur bourse », a-t-elle ajouté. A la rue Hassiba, un autre magasin, spécialisé dans la chaussure et les sacs, vend la première paire de chaussures au prix régulier, la seconde est cédée à 30% de son prix et la troisième est gratuite. « On ne doit pas rater une occasion pareille », dira une étudiante. Si certains commerçants ont orné leurs devantures avec des affiches attractives et aux pourcentages fluctuants, d'autres, par contre, refusent cette idée de soldes. Pour eux, « l'inflation est de mise ». A la place du 1er-Mai, un fonctionnaire rencontré chez « Byblos » était stupéfait. Il a été attiré par une franchise qui proposait des manteaux à 10 000 DA. « Certains produits ne sont pas vraiment soldés », dira-t-il. C'est d'ailleurs l'avis de beaucoup de clients. En effet, un père de famille à la recherche d'un manteau pour l'offrir à son épouse à l'occasion de son anniversaire, a été surpris par le prix affiché. Ce dernier a déboursé de 12 000 dinars pour l'achat d'un manteau qui était proposé il y a quelques jours à 15 000 DA. « Il s'agit là d'une arnaque », peste-t-il.