La Douane algérienne vient de publier sur son site internet toutes les alertes émanant des opérateurs économiques, dont des entreprises étrangères, lésés par la prolifération des produits imités. La liste, un document de 19 pages, cite divers produits dont des pièces détachées automobiles, des équipements électriques, des briquets, des rasoirs, des produits de large consommation...La contrefaçon touche aussi les produits locaux, comme la robinetterie, les cigarettes... Les statistiques parlent d'une proportion importante de produits contrefaits qui ont envahi le marché national, surtout au tout début de l'ouverture économique en Algérie et de la démonopolisation du commerce extérieur. Ainsi, « 60% de ce qui est placé sur le marché est contrefait ». La contrefaçon est reconnue par les pouvoirs publics comme « une atteinte grave portée au droit de propriété intellectuelle détenue par une personne ou une entreprise ». De plus, ces produits vendus sur les marchés officiels et les marchés informels représentent « un danger pour la santé et la sécurité des consommateurs ». Bien que les services douaniers algériens se soient dotés, depuis le 15 juillet 2002, d'un cadre réglementaire pour lutter contre la contrefaçon, un dispositif d'alerte avait été également mis en place par les représentants des grandes marques, de concert avec les services des Douanes pour débusquer de telles pratiques. Ces derniers assurent, à travers ce dispositif, une veille se traduisant par des alertes à la contrefaçon. Cet effort est aujourd'hui reconnu par tous les partenaires puisque les Douanes algériennes ont été primées par l'Organisation mondiale des douanes en 2007 et en 2008 pour leur lutte contre la contrefaçon. Pour bien maîtriser les techniques de reconnaissance des produits contrefaits, les Douanes algériennes ont signé plusieurs accords de coopération dans les domaines de la formation, de l'échange d'informations avec des grandes entreprises de renommée mondiale mais aussi locales, durement touchées par ce phénomène. Ainsi, les premiers accords avaient été ficelés en septembre et octobre 2007, d'abord avec la société de production des tabacs Philippe Morris International, qui comprennent « l'échange de renseignements, la formation et la coordination en matière de lutte contre la contrebande et la contrefaçon des produits tabagiques ». Deux autres accords similaires avaient été conclus, en octobre, l'un avec la multinationale agroalimentaire Nestlé, et l'autre, avec l'entreprise nationale de boulonnerie-coutellerie-robinetterie (BCR). Ces accords ont été concrétisés par des formations au profit des agents des Douanes. D'autres sociétés, telles General Motors, Renault, Citroën, Peugeot, ont assuré des séminaires de formation au profit des agents des Douanes pour les doter de moyens de lutte plus efficaces contre la contrefaçon.