Remous au sein de la Coalition de l'opposition syrienne, suite à la sortie, mercredi de son chef, Ahmed Moaz Al Khatib qui s'est déclaré « favorable » au dialogue auquel avait appelé récemment le président syrien Bachar Al Asad. En signe de « bonne volonté », ce dernier a expliqué qu« il n'est plus question de chercher à gagner du temps alors que les citoyens syriens vivent une crise sans précédent » malgré son manque de confiance en les autorités. M. Al Khatib se veut néanmoins prudent et pose ses conditions. Il exige au préalable la libération des « 160 000 personnes » détenues et l'envoi de consignes à toutes les ambassades du régime leur enjoignant d'attribuer des passeports à l'ensemble des Syriens dont les documents de voyage sont périmés. S'il assure parler en son nom, ses déclarations ont suscité le rejet d'une partie de l'opposition, notamment du Conseil national syrien (CNS), principale composante de la Coalition. Le CNS a tenu à souligner dans un communiqué que les déclarations de M. Al Khatib « ne reflètent en aucun cas la position de la Coalition » et qu'« elles vont à l'encontre de ses principes fondateurs ». Dans la foulée de cette déclaration, la coalition s'est réunie, jeudi au Caire, notamment pour se préparer à la rencontre qu'elle doit tenir aujourd'hui, à Munich, avec le vice-président américain Joe Biden. Il s'agit de la rencontre de plus haut niveau entre un responsable américain et un représentant de l'opposition syrienne depuis le début de la crise. « La position des Etats-Unis se focalise sur le soutien à la fin du régime d'Assad. C'est pourquoi nous avons exercé une telle pression sur le régime d'Assad à travers les sanctions et par d'autres moyens, tandis que parallèlement, nous travaillons à renforcer le conseil de l'opposition syrienne que nous reconnaissons comme le représentant légitime du peuple syrien », a déclaré Ben Rhodes, conseiller adjoint à la sécurité nationale. Autre événement : l'armée israélienne, qui s'est jusqu'ici gardée d'intervenir sur le terrain, a bombardé, mercredi, un centre de recherche militaire syrien dans la province de Damas, appelé Jamraya. Le commandement militaire syrien a démenti que les avions israéliens aient visé un convoi terrestre qui se dirigeait vers la frontière libanaise pour « ravitailler » le Hezbollah, comme cela a été rapporté par plusieurs médias. Deux personnes ont été tuées et cinq autres blessées dans l'attaque. Comme à l'accoutumée, le gouvernement israélien n'a ni confirmé ni infirmé ce raid.