La reprise du dialogue indirect entre israéliens et palestiniens revient sur scène. Le président Obama se portant garant sur le respect des droits des palestiniens dans les territoires occupés n'a encore reçu aucune preuve d'arrêt des colonies juifs hostiles à la construction des deux états Israéliens et Palestiniens. Hier encore, Israël continuait de faire de pieds de nez aux exigences américaines d'arrêter les nouvelles implantations. Côté palestiniens, le président Mahmoud Abbas fait feux de tout bois et persiste à croire une bonne volonté de paix qui ne vient toujours pas. Sur le plan diplomatique, la Maison Blanche et Israël continuent de mener des conciliabules en direction d'un rapprochement de positions encourageantes. Il y a quand même contraste entre les sourires des deux hommes à la Maison Blanche et l'atmosphère glaciale des précédents entretiens en mars après l'annonce par Israël de la construction de 1.600 logements dans un quartier de colonisation à Jérusalem-Est annexée. La question de la prolongation du moratoire sur la construction dans les colonies israéliennes de Cisjordanie, décrété par Netanyahu sous pression américaine et expirant le 26 septembre, n'a ainsi pas été abordée. Obama a même paru appuyer la demande de M. Netanyahu d'un passage des actuelles négociations indirectes israélo-palestiniennes à des pourparlers directs. "Mon espoir est qu'une fois que des discussions directes auront commencé, bien avant l'expiration du moratoire, cela créera un climat dans lequel chacun se sentira plus impliqué dans le succès", a-t-il indiqué, minimisant de facto l'importance d'une décision sur le moratoire. Pour les israéliens, l'embellie avec Washington risque donc de s'évaporer. Le président de l'Autorité palestinienne a réagi en estimant que des progrès étaient nécessaires avant de passer à des négociations de paix directes. "La direction palestinienne attend des réponses sur les frontières et la sécurité pour savoir si elle doit engager des négociations directes" dit-il. Les pourparlers indirects qui ont repris, début mai, via le médiateur américain George Mitchell, n'ont débouché sur rien. Même si Washington fait état de "progrès". Dans les territoires occupés, le statut quo se poursuit dans l'aisance et la longue attente des palestiniens à voir Godot.