Barack Obama souhaite qu'Israël gèle pendant quatre mois les constructions à Jérusalem-Est en échange d'une nouvelle tentative de relance des pourparlers de paix avec les Palestiniens. Un porte-parole du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, s'est refusé à commenter ces informations. Interrogé à ce propos, un proche conseiller du président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré: "Ce qui est nécessaire avant tout retour à des négociations, directes ou indirectes, c'est un gel des colonies à Jérusalem et dans le reste de la Cisjordanie." Barack Obama a également pressé Israël de ne plus construire à Jérusalem-Est, où l'Etat juif a annoncé récemment, en pleine visite du vice-président américain Joe Biden, un projet portant sur la création de 1.600 nouveaux logements destinés à des colons. Israël considère la totalité de Jérusalem comme sa capitale, ce qui n'est pas reconnu sur le plan international. Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l'Etat qu'ils espèrent créer en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a déclaré ce week-end au journal Maariv que la principale exigence adressée par Washington à Israël visait à "geler les constructions dans la plupart des quartiers juifs". Il en a cité quatre situés dans l'est de Jérusalem. Lieberman a jugé cette exigence "totalement déraisonnable", ajoutant qu'aucun des principaux ministres du cabinet ne l'avait acceptée. Lors d'un entretien la semaine dernière avec Benjamin Netanyahu, reçu dans une grande discrétion à la Maison blanche, Barack Obama lui a demandé de faire des gestes de bonne volonté afin d'inciter les Palestiniens à renouer le dialogue. Depuis, Netanyahu a réuni à deux reprises son cabinet, sans faire état d'avancées notables dans le sens souhaité par Obama. Le Premier ministre israélien a exclu Jérusalem-Est d'un moratoire de dix mois décrété en novembre, à la suite de pressions américaines, sur les nouvelles constructions de logements dans les colonies de Cisjordanie. Au moins six Palestiniens ont été blessés et un adolescent a été tué mardi après que l'armée israélienne eut ouvert le feu sur trois manifestations le long de la barrière de sécurité entre Gaza et Israël. Des centaines de manifestants se sont rendus respectivement dans trois destinations dans la bande de Gaza, à savoir la ville de Gaza (est), l'est de la ville de Khan Younès (sud) et l'est du centre de la bande de Gaza, afin de s'approcher de la barrière pour des rassemblements sans précédent basés sur le modèle des manifestations pacifiques en Cisjordanie. Les soldats israéliens stationnés dans les tours d'observation et dans les véhicules situés derrière la barrière de sécurité ont ouvert un feu nourri sur les manifestants pour les empêcher de s'approcher, ont fait savoir les témoins. Un nouveau comité de Gaza composé de factions de gauche a récemment initié des manifestations hebdomadaires près de la frontière afin de protester contre l'allocation israélienne d'une zone interdite de 300 mètres de large le long des frontières nord et est entre Gaza et Israël. Davantage de personnes ont participé mardi aux manifestations tandis que les Palestiniens célèbrent la journée de la Terre pour commémorer la mort de six Palestiniens en 1976, date à laquelle les forces armées israéliennes ont dispersé un rassemblement pacifique en protestation contre la confiscation de leurs terres par l'Etat hébreu. Les manifestants ont brandi des drapeaux palestiniens et des bannières contre la zone neutre qui restreint l'accès des fermiers à leur territoire. Mahmoud Al-Zaeq, un membre du Comité populaire contre le blocus israélien, a indiqué que ce genre de résistance contre Israël "devait être développée et que davantage d'habitants de Gaza devaient y participer".