Trois mois après sa réélection, le président américain Barack Obama a prononcé, mardi, devant le Congrès, son discours sur l'état de la nation, dans lequel il a mis l'accent essentiellement sur la relance économique, la lutte mondiale contre le terrorisme, la dénucléarisation et le dossier iranien. Le parton de la Maison-Blanche a particulièrement axé son intervention sur les menaces d'al Qaïda malgré son « notable » affaiblissement ces derniers temps. Selon lui, si l'organisation terroriste était devenue l'ombre d'elle-même, différentes branches de cette organisation terroriste et des groupes extrémistes ont émergé de la péninsule arabique jusqu'à l'Afrique, mettant ainsi en garde contre ses « redoutables » frappes. Pour le président de la première puissance mondiale, il n'y a aucun doute que la menace posée par ces groupes terroristes est en train d'évoluer. Pour y lutter, à l'opposé de la politique interventionniste de son prédécesseur, George W. Bush, Barack Obama a fait savoir qu'il ne s'agit plus pour les Etats-Unis d'engager son armée pour aller combattre les terroristes dans d'autres pays mais de miser plutôt sur la coopération avec les pays concernés. « Les Etats-Unis doivent aider les pays comme le Yémen, la Libye et la Somalie à assurer leur propre sécurité, et appuyer les alliés qui luttent contre les terroristes comme c'est le cas au Mali », a-t-il souligné. Et de préciser : « lorsque la situation l'exigera, les Etats-Unis continueraient, à travers un éventail de capacités, à agir directement contre ces terroristes qui posent la plus grande menace pour les Américains ». Sur le Moyen-Orient, M. Obama a promis de maintenir la pression sur le régime syrien de Bachar Al Assad et de continuer à défendre les droits de l'homme dans les pays du Moyen-Orient, où il doit se rendre en mars. « Nous appuierons des transitions ordonnées vers la démocratie », a-t-il assuré en précisant néanmoins que le processus sera « hasardeux » et que son pays « ne peut prétendre dicter le cours du changement dans des pays ». Le président US a mis en valeur le « travail sans relâche » de son cabinet pour forger un cadre politique et juridique guidant les opérations antiterroristes. Dans la foulée, il a annoncé le rapatriement, d'ici début à 2014, de 34.000 des 66.000 militaires américains déployés en Afghanistan en réitérant que la mission du contingent américain se terminerait à la fin de l'année prochaine. Concernant le dossier nucléaire iranien, le président US joue la carte de l'apaisement. Il a exhorté la République islamique à sceller un compromis diplomatique pour sortir de la crise, à deux semaines d'une réunion entre Téhéran et les grandes puissances. Dans le cas contraire, il a menacé de faire « tout ce qui est nécessaire » pour empêcher l'Iran d'avoir l'arme nucléaire ». Autre fait marquant : son intention de créer une zone de libre-échange Europe-USA, deux géants économiques dont les échanges commerciaux ont atteint 645,9 milliards de dollars en 2012. « Nous allons lancer des discussions sur un accord transatlantique global sur le commerce et l'investissement avec l'Union européenne parce qu'un commerce libre et équitable de part et d'autre de l'Atlantique soutiendra des millions d'emplois américains bien payés », dit-il.