La police bahreïnie a annoncé hier l'arrestation de 29 protestataires pour leur implication présumée dans des actes de violence ayant émaillé une manifestation réclamant des réformes politiques dans ce pays du Golfe. Ces arrestations ont été opérées au terme d' «actes de sabotage» menés vendredi dans un centre commercial de Manama par «un groupe d'émeutiers, qui ont lancé des cocktails Molotov, des barres de fer et des pierres» en direction des passants et des forces de sécurité, a déclaré le chef de la police de Manama. Selon des témoins, des dizaines de personnes ont manifesté vendredi à Manama pour réclamer des réformes politiques, à l'appel du mouvement des «Jeunes du 14 février», une coalition de l'opposition radicale. Défilant aux cris «Le peuple veut la chute du régime» et «A bas Hamad», le roi de Bahreïn, les protestataires ont également scandé des slogans appelant à la démission du Premier ministre Khalifa Ben Salmane Al-Khalifa, oncle du roi, en poste depuis 1971, a-t-on ajouté. Les forces anti-émeutes sont intervenues en faisant usage de grenades lacrymogènes et de bombes assourdissantes, et en tirant à la chevrotine, faisant des blessés parmi les protestataires, selon les témoins. Bahreïn est secoué depuis février 2011 par un mouvement de contestation, animé par des chiites qui réclament une monarchie constitutionnelle dans ce pays à majorité chiite dirigé par une dynastie sunnite.