Après avoir soutenu l'appel au dialogue lancé, récemment, par le chef de la Coalition de l'opposition syrienne, Moaz Al Khatib, au gouvernement syrien, l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, est allé, hier, plus loin en présentant cette initiative comme une sérieuse piste dans l'espoir d'une résolution du conflit. A l'issue d'une rencontre au Caire avec le SG de la Ligue Arabe, Nabil Al Arabi, M. Brahimi a suggéré le lancement d'un dialogue entre l'opposition et une délégation « acceptable » du régime de Damas dans un siège de l'ONU. « Cela constituerait un début de sortie du tunnel obscur dans lequel se trouve la Syrie », a-t-il fait savoir en qualifiant de « positive » l'offre de dialogue sous conditions avec des représentants du régime lancée par M. Al Khatib. « L'initiative du chef de l'opposition syrienne a ouvert une porte et a défié le gouvernement syrien de mettre en œuvre ce qu'il répète sans cesse, qu'il est prêt au dialogue et à une solution pacifique », a-t-il ajouté, non sans démentir les informations faisant état d'un nouveau plan de paix pour la Syrie. Le diplomate onusien a, par ailleurs, précisé que sa rencontre avec le SG de la Ligue arabe a porté sur la visite, demain, de la délégation de la troïka arabe à Moscou pour évoquer avec les dirigeants russes la situation en Syrie. Les deux hommes ont, également, abordé, la visite que doit effectuer, le mois prochain dans la capitale russe, le président de la Coalition de l'opposition syrienne et le prochain sommet arabe qui traitera principalement de la situation en Syrie. La nouvelle sortie du médiateur international intervient au lendemain des déclarations du Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme, Navi Pillay, qui a souligné que la communauté internationale « hésitait à intervenir en Syrie, car les gouvernements se demandaient si l'enjeu valait la peine de s'engager dans une guerre risquant d'être très longue ». Concernant la difficulté pour l'ONU d'intervenir dans le pays, elle a précisé que ce type d'action relève d'une « décision intergouvernementale : intervention, maintien de la paix, intervention militaire ou saisine de la justice internationale ». M. Pillay a réitéré son appel à la saisine de la Cour pénale internationale par le Conseil de sécurité de l'ONU pour qu'une enquête soit menée sur les « crimes contre l'humanité et crimes de guerre » commis en Syrie.