Le médiateur international en Syrie Lakhdar Brahimi a rencontré dimanche au Caire le chef de la Coalition de l'opposition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib, et l'a encouragé à poursuivre ses efforts pour entamer un dialogue avec le régime, a indiqué l'ONU. M.Brahimi, émissaire de l'ONU, s'est entretenu avec Ahmed Moaz al-Khatib ainsi qu'avec le vice-président de la coalition Riad Seif et une délégation les accompagnant. M.Brahimi «a réitéré son soutien à l'initiative» de dialogue de M.Khatib et «a encouragé la coalition à poursuivre dans cette direction», ajoute le communiqué de l'ONU. M.Khatib s'était dit prêt fin janvier à entamer des discussions directes avec des représentants du régime n'ayant pas «de sang sur les mains», précisant que tout dialogue devait nécessairement porter sur le départ du président Bachar al-Assad. Le régime syrien s'est de son côté dit prêt vendredi à dialoguer avec ses adversaires mais sans «conditions préalables». Dimanche, sur sa page Facebook, Ahmed Moaz al-Khatib a regretté que le régime syrien n'ait pas répondu favorablement à son offre de dialogue, considérant cette prise de position comme un «message négatif». Confirmant cette prise de position, le chef de la coalition de l'opposition extérieure syrienne a indiqué hier au Caire n'avoir reçu «aucune réponse claire» du régime du président Bachar al-Assad à sa proposition de dialogue sous conditions. «La balle est dans le camp du régime. Il n'a pour l'instant donné aucune réponse claire sur le fait qu'il accepte de partir. Il n'y a eu aucun contact officiel jusqu'à présent, avec aucune partie», a déclaré M.Khatib à la presse après un entretien avec le chef de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi. «J'adresse un dernier message au régime pour qu'il essaie de comprendre la souffrance du peuple syrien, parce que la révolution continuera et ne s'arrêtera jamais», a-t-il poursuivi. «Nous demandons au régime (...) de partir pour éviter davantage d'effusion de sang et de dégâts.Nous ne voulons pas la guerre, mais nous n'avons rien contre le fait de continuer jusqu'à tous mourir et que la Syrie soit libérée de ce régime», a-t-il ajouté. Sur le, terrain, les combats se poursuivaient hier avec un sanglant attentats contre les services de renseignements syriens. Ainsi, au moins 14 membres des services syriens du renseignement ont été tués hier dans un double attentat suicide perpétré par deux membres du Front jihadiste Al-Nosra, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH, basé en Grande Bretagne). «Deux membres d'Al-Nosra ont fait exploser leur voiture devant la branche des renseignements généraux et devant la branche du renseignement militaire dans la ville de Chaddadé» (nord-est), a annoncé l'Osdh, précisant que le bilan pourrait s'alourdir en raison du grand nombre de blessés. «De violents combats se déroulent dans la ville, vidée de la plupart de ses habitants», a précisé cette organisation. Les attentats suicide se sont multipliés en Syrie à mesure que la rébellion lancée en mars 2011 se militarisait. La plupart de ces attentats ont été revendiqués par les jihadistes du Front Al-Nosra, considéré par Washington comme une «organisation terroriste» et qui a connu une ascension fulgurante sur terrain face aux troupes syriennes.