Les étudiants de l'Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l'audiovisuel (ISMAS), ex-INADC de Bordj El Kiffan, reprennent le chemin de la contestation après un gel d'une semaine. En plus de l'arrêt illimité des cours qu'ils observent depuis quelques jours, ils affirment, dans un communiqué rendu public, envisager une grève de la faim au cas où les choses n'évolueraient pas. C'est dire que face à cette situation contraignante, le recours à une autre forme de protestation plus radicale n'est pas à exclure. « Une grève de la faim est déjà en cours de préparation par un nombre considérable d'étudiants », avertissent-ils. Avant de passer à l'action, néanmoins, ils s'en remettent, ultime espoir, à la famille médiatique et artistique pour prendre leur responsabilité morale et professionnelle en faisant parvenir « notre cri de détresse à l'opinion publique ». Les étudiants interpellent également le ministère de la Culture sur les conséquences dramatiques qui pourraient résulter de ce mouvement et, surtout, du sort qui sera réservé à ces jeunes talents. Les grévistes soutiennent qu'en tant qu'étudiants dans le domaine artistique de l'unique institut de cinéma et d'arts dramatiques en Algérie, détenteurs de surcroît d'un baccalauréat, ils ont droit à un diplôme digne de ce nom. Or, précisent-ils, « nous n'avons qu'un diplôme d'études universitaire approfondies (DEUA) qui n'est plus en vigueur dans l'enseignement supérieur aussi bien en Algérie qu'à l'étranger. Les grévistes argumentent que même si leur institut dépend du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, leur cursus est sanctionné par un DEUA au lieu d'une licence. Les étudiants se disent désemparés par les promesses non tenues et aussi « la façon avec laquelle l'administration de notre institut ainsi que les ministères concernés agissent » qui, selon eux, ne daignent « même pas nous entendre ou répondre à nos revendications ». Les rédacteurs du même communiqué affirment en outre qu'une plainte aurait été déposée contre leurs représentants et l'exclusion de certains de leurs camarades. Ils dénoncent également le directeur de l'ISMAS qui a, selon eux, fermé le réfectoire depuis le 12 février dernier et a coupé Internet pour les « isoler et dissuader de faire grève, pensant que cette politique d'affamer les étudiants nous poussera à l'arrêt immédiat de notre combat et suffira à nous faire taire ».