Lacunes n Manque d'outils pédagogiques, inexistence de certaines filières, diplôme non valide, statut juridique de l?institut, autant de problèmes posés par les étudiants grévistes. Après un parcours du combattant, les étudiants ne peuvent ni postuler à une postgraduation ni exercer leur métier d?artiste confirmé. Toutes les disciplines sont touchées, arts dramatiques et audiovisuels, musique et danse, les arts plastiques et autres filières des beaux-arts. Ils ne trouvent pas de postes et il ne leur est jamais fait appel dans les grands projets artistiques. L?Institut supérieur des métiers des arts de spectacles et audiovisuels (Ismas) est la nouvelle dénomination de l?Institut national d?art dramatique (Inad), qui était, auparavant, également l?Institut national d?art dramatique et de chorégraphie (Inadc). Selon le représentant du bureau des étudiants, «l?Ismas n'a été créé, le 1er avril 2004, sur aucune base juridique. La ministre s?est inspirée du modèle belge, mais il se trouve que l?audiovisuel, une nouvelle filière, est inexistant. A l?institut, il n?y a ni comité sectoriel, ni comité pédagogique, ni représentant du ministère de l?Enseignement supérieur. Notre institut est le 1er dans le monde arabe, et les nouvelles filières ne sont pas encore ouvertes. Il existe cinq spécialités, en principe : scénographie, chorégraphie, critique d?art, mise en scène (cinq années d?études) et actorat (quatre années). L?école a formé une seule chorégraphe et 7 comédiens durant l?année 2004-2005, 10 critiques d?art, aucun cette année, ni de metteur en scène», a affirmé Mohamed, membre du bureau des étudiants de l?Ismas. «On parle des arts du spectacle, c?est-à-dire le cirque et autres. Il n?y a rien de tout cela». Par ailleurs, certains modules, tels que l?escrime, ont été supprimés. Pour revenir au problème du diplôme, Mohamed expliquera : «Un décret de 1999 permet l?intégration de 5 % d?inscrits non bacheliers. Or, au bout du cursus, ils ne peuvent valider leurs diplômes. Les bacheliers, eux, à la fin de leurs études, ne peuvent prétendre à la postgraduation. Pour ce qui est des bourses à l?étranger, depuis quatre ou cinq ans, aucune bourse n?a été délivrée. Nous sommes 54 étudiants, actuellement, dont un Yéménite, un Syrien et un Camerounais. Selon notre administration, nous sommes 240 étudiants.», ajoute-t-il. «Comment peut-on parler d?enseignement supérieur lorsqu?on ne figure pas sur le guide du bachelier ?», s?interroge cet étudiant en 4e année d?actorat. Les étudiants de l?Ismas accusent l?administration de l?institut de détournement sur le budget. «Une plainte a été déposée au niveau de la police, mais sans aucune suite», a affirmé le représentant des étudiants. Pour conclure : «Notre avenir est incertain.» Les étudiants de l?Ismas ont suspendu leur grève jusqu?à nouvel ordre.