Revendications n Les étudiants de l'Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l'audiovisuel (Ismas) ont tenu, hier, samedi, un sit-in devant la Maison de la presse Tahar-Djaout. A travers ce sit-in, les 98 étudiants de l'Ismas lancent un appel aux instances concernées, à savoir les ministères de la Culture et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, dont l'institut dépend, pour se pencher sur leurs revendications concernant la formation et le diplôme. «Le but de ce sit-in est de porter à la connaissance de l'opinion publique que les étudiants de l'Ismas sont en grève depuis le 20 janvier», déclarent-ils et d'expliquer les motifs de leur mouvement. «Nous voulons interpeller les ministères dont dépend notre institut pour garantir, d'une part, une meilleure qualité de l'enseignement, et d'autre part, obtenir un diplôme qui nous permettra de poursuivre nos études, et ce, afin d'assurer la relève de la scène artistique algérienne.» Le cycle de formation au sein de l'Ismas est de trois années, à l'issue desquelles les étudiants sont diplômés. Mais le diplôme délivré, à savoir le diplôme d'études universitaires appliquées, n'étant pas reconnu, ils ne peuvent donc pas poursuivre leurs études ou alors faire de la recherche. «Ce diplôme n'est pas reconnu par les universités algériennes et étrangères pour l'inscription en postgraduation.» Les étudiants revendiquent ainsi l'application du système LMD pour les promotions à venir et une équivalence du DEUA qui permette l'accès en postgraduation aux promotions actuelles. «Etudier les métiers des arts n'est pas une spécialité qui s'achève au bout de trois ans seulement avec l'obtention d'un DEUA, mais c'est un domaine qui nécessite une continuité pédagogique à même d'assurer l'évolution du diplômé, d'une part, et les arts du spectacle et de l'audiovisuel, d'autre part», ont-ils expliqué. «Il y a eu des réunions avec des responsables du ministère de la Culture, mais ils nous ont dit que ce problème n'est pas du ressort de l'institution et qu'il fallait voir avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Nous les avons contactés, mais ils nous ont signifié une fin de non-recevoir», soulignent-ils. A préciser que le ministère de la Culture prend en charge l'aspect financier de l'institut, tandis que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique garantit le volet pédagogique. Outre la réclamation relative à la revalorisation du diplôme, et donc du statut de l'étudiant de l'Ismas, les grévistes revendiquent aussi une formation à même de «mettre fin au bricolage et à la mauvaise gestion des infrastructures de l'Institut (budget, enseignement, équipements…) qui dure depuis la création de l'institut en 1973». Les étudiants réclament la modernisation des méthodes (qu'ils qualifient d'archaïques) et les contenus d'enseignement (dépassés) ainsi que les outils (inadaptés) avec lesquels la formation leur est dispensée. Ils dénoncent également le manque de matériel, notamment celui relevant des nouvelles technologies. Par ailleurs, ils revendiquent «la création d'une académie de l'art en Algérie regroupant tous les instituts et écoles de formation artistique». Les étudiants se disent déterminés à poursuivre le mouvement de grève jusqu'à l'entière satisfaction de leurs revendications par la tutelle.