Il a, dans ce sens, appelé à juger les vrais coupables et à les libérer ceux qui ont manifesté pacifiquement à l'automne 2010 pour réclamer leur droits humains et politiques. Selon le conférencier, l'occupant marocain a voulu donner l'impression aux observateurs étrangers que le procès du groupe Gdeim Izik s'est déroulé dans des conditions normales. « Toutes les issues au siège du tribunal ont été fermés. Mais, il suffit de savoir que des civils sont jugés dans un tribunal militaire pour déduire que ce procès est injuste », a-t-il expliqué. « La loi marocaine stipule que la durée de prison préventive ne peut passer dépasser 12 mois », dit-il, précisant que les accusés en ont passé 27 en prison. « Ils ne sont pas jugés dans les territoires sahraouis occupés conformément à la Convention de Genève ratifiée par le Maroc. Certains d'entre eux n'ont pas été sur place au moment des événements », a-t-il ajouté. « Les Sahraouis ont réagi après le verdict par des manifestations qui ont été violemment réprimées. Les manifestants les plus actifs ont été emmenés en dehors de la ville de Rabat, poignardés et jetés dans la rue », dit-il. D'après ce militant, les autorités marocaines violent les droits de la population sahraouie dans le but de maintenir le statu quo et de bénéficier des ressources naturelles des territoires occupés. Abdessalam Ammar, qui a déploré que la Minurso ne soit pas dotée de prérogatives sur les droits de l'Homme, demande à la communauté internationale d'agir en faveur des détenus sahraouis et de faire connaître le sort des 553 disparus sahraouis dont 151 combattants. « Le Front Polisario a alerté la communauté internationale sur ce qui se passe dans les territoires sahraouis occupés et dans les prisons marocaines », déclare, pour sa part, l'ambassadeur sahraoui, à Alger, Brahim Ghali, qui estime que « le roi Mohamed VI est pire que son père Hassan II ». « Tout le monde a vécu les années de plomb avec le défunt roi. Si la situation s'est améliorée pour les Marocains, elle a empiré pour nous », dit-il. Et d'ajouter : « le peuple sahraoui reste attaché à son droit à l'autodétermination et usera de tous les moyens légaux pour atteindre son noble objectif, celui de l'indépendance du Sahara occidental ». Notons que plusieurs ONG ont réagi contre ce « verdict prononcé contre les 24 détenus ». Jaima sahraouie, Kabara et El Ouali, des ONG italiennes amies du peuple sahraoui, ont dénoncé, hier, les « lourdes » condamnations de ces prisonniers. La veille, le Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a vivement critiqué la justice marocaine quant aux conditions qui ont entouré le procès tenu au tribunal militaire de Rabat.