Le département de M. Ziari a donné un délai d'un mois aux dentistes pour se conformer à son instruction émise en 2010, faute de quoi, leurs cabinets seront fermés. Cette exigence procède d'un souci d'endiguer les transmissions d'infections virales qui constituent un véritable problème de santé publique. Selon Slim Belkessam, responsable de la communication au ministère de la Santé, l'utilisation de cet équipement est devenue plus que nécessaire vu le nombre important de cabinets dentaires qui activent à travers le territoire national. « Sans autoclave, le patient risque fort de contracter une hépatite ou le sida ». « L'utilisation d'autoclave est une obligation pour tous les cabinets dentaires privés et publics », insiste M. Belkessam, qui rappelle que le ministère ne négocie pas sur une question qui touche la santé publique. Mais la corporation des chirurgiens-dentistes se plaint de l'indisponibilité des autoclaves et de leur cherté. Un argument que la tutelle rejette. « Le matériel existe sur le marché national et les institutions financières accordent des crédits surtout pour une profession crédible comme les dentistes », affirme M. Belkessam. Pour une chirurgienne-dentiste exerçant à Boufarik, l'équipement en question doit être imposé également dans les spécialités médicales, pour les soins infirmiers, aux coiffeurs, et même les tatoueurs. « Nous sommes tout à fait d'accord pour l'utilisation de l'autoclave, mais il n'est pas disponible sur le marché national. Donc, je dois l'importer de l'étranger, ce qui va me coûter très cher, d'autant que je paie les dettes de l'achat du matériel de mon cabinet », argumente-t-elle. La directive du ministère de la Santé concerne, aussi, les autres cabinets dotés d'anciens stérilisateurs. Car pour la tutelle, l'avancée de la technologie a prouvé que ces anciens équipements de stérilisation ne détruisaient pas tous les microbes et que seul l'autoclave était en mesure d'en venir à bout. « Quand on sait qu'une infection hépatique coûte cher aux citoyens, on peut, de ce fait, apprécier cette mesure prise par l'autorité ministérielle à sa juste valeur », estime-t-on. Le Dr Bekkat Berkani Mohamed, président du Conseil national de l'Ordre des médecins algériens, estime que l'autoclave est nécessaire dans les cabinets dentaires, mais l'Etat doit, selon lui, accompagner cette directive par des motivations en matière de crédits bancaires. M. Benkeddada