La crise que connaît le parti FLN, accentuée par la confusion qui y règne depuis le retrait de confiance à Abdelaziz Belkhadem, lors de la 6e session du CC du parti n'est pas près de connaître son épilogue. Le décès de Abderrezak Bouhara, pressenti pour assurer la période de transition, a laissé la voie libre à d'autres cadres du parti pour émerger. Dans ce contexte, plusieurs voix avancent le nom de l'actuel ministre de la Santé, Abdelaziz Ziari, qu'on n'hésite pas à ériger comme troisième voie. Après la mort de M.Bouhara, «rien ou personne ne semble se mettre au travers du chemin de M.Ziari», a commenté hier, un membre du CC. Avant d'être nommé ministre de la Santé, l'ex- ministre du Travail, a été depuis 1998, successivement ministre délégué aux Affaires étrangères, conseiller du président de la République Abdelaziz Bouteflika, ministre de la Jeunesse et des Sports, ministre des Relations avec le Parlement. Notons que s'il faisait partie des huit ministres ayant mené la fronde contre Abdelaziz Belkhadem, il n'en reste pas moins que ce dernier l'a traité ainsi que Tou, Louh, Harraoubia de traîtres. Pour le secrétaire général déchu ce sont ces quatre voix qui ont fait la différence lors de sa destitution. À l'issue des élections législatives de 2007, Ziari a été élu député d'Alger puis président de l'Assemblée populaire nationale (APN). Même si le consensus n'est pas réuni autour de Ziari, l'heure est aux tractions sur fond d'une vive tension entre les deux clans rivaux, et ce, en prévision de la présidentielle de 2014 et du prochain congrès prévu en 2015. Conscient de la légère avancée prise sur les partisans de Belkhadem, les redresseurs, qui escomptent que le département de l'intérieur rend valides les documents et PV qui lui sont adressés après la sixième session, étaient encore en réunion hier pour faire le point de la situation au FLN. Cela se produit alors que les membres du Comité central restés fidèles à Belkhadem mènent campagne au niveau des mouhafadhas pour, justifient-ils «resserrer les rangs du parti». La réunion du jeudi n'a même pas pu fixer la date de la tenue de la session extraordinaire du Comité central (CC) qui élira le nouveau secrétaire général du parti. Alors que le mouvement de redressement plaide pour «le plébiscite», le Bureau politique a précisé que le futur SG sera élu par un vote à bulletins secrets. Une victoire des fidèles de l'ancien secrétaire général. L'autre victoire de l'aile Belkhadem consiste en le maintien du BP, alors que Abdelkrim Abada, coordinateur des redresseurs, le considère comme illégitime. Pour lui, sa mission avait pris fin avec la destitution de Belkhadem. La commission des candidatures instituée lors de la dernière session du CC, a déjà recueilli huit candidatures. Les deux dernières en date sont de Saïd Bouhadja, l'ex- porte-parole du FLN et coordinateur de l'Ouest, également membre du tiers présidentiel du Conseil de la nation et celle de Mustapha Mazouzi. Toutefois, d'autres souhaitent voir les portes s'ouvrir à la deuxième génération et donner une chance à la gent féminine. Sur ce plan, ceux qui s'opposent aux candidatures des seuls caciques entendent soutenir la candidature de Me Skali, avocate, trois fois membre du comité central et députée.