Plus question de maltraiter ou d'abandonner les personnes âgées. C'est ce que renferme du moins le projet de loi relatif à la protection de cette frange de la société adoptée hier en Conseil des ministres. Ce texte, précise le communiqué de la présidence, vient renforcer l'assise de la politique de solidarité envers les personnes âgées, eu égard au fait que cette catégorie de citoyens qui représente aujourd'hui plus de deux millions de personnes, atteindra six millions dans deux décennies, selon les prévisions. Le Président de la République a relevé à l'occasion que ce projet reflète la volonté d'assurer une vie décente aux générations qui ont consacré leur vie à bâtir l'Algérie et à préparer le bien-être des nouvelles générations. Il dira en ces termes «nos valeurs spirituelles et civilisationnelles exigent de l'Etat qu'il ne ménage aucun effort pour mettre un terme à l'abandon des personnes âgées dans des centres de vieillesse, en faisant observer par les enfants leur devoir de prendre soin de leurs ascendants en apportant une aide publique aux familles des personnes âgées lorsque celles-ci sont démunies ou même en encourageant y compris financièrement des familles disposées à accueillir des personnes âgées démunies qui n'ont plus de proches». De l'avis du chef de l'Etat, l'allongement de l'espérance de vie qui progresse dans notre pays, dicte aussi aux pouvoirs publics de renforcer le réseau des centres publics de soins et d'accompagnement des personnes âgées, de former en nombre suffisant un personnel d'accueil et de soins de qualité et d'encourager les intervenants privés et la société civile à s'investir dans ce domaine qui doit être régulé et contrôlé par la puissance publique». UNE AIDE DE L'ETAT POUR LEUR PRISE EN CHARGE En somme ce projet de loi privilégie la prise en charge des personnes âgées dans un cadre familial d'abord en rappelant les obligations légales de leurs descendants directs, ensuite en établissant le principe d'une aide de l'Etat aux familles démunies pour la prise en charge de leurs membres âgés et enfin en étendant le cas échéant ce soutien public aux familles d'accueil sans lien de parenté avec les personnes âgées démunies. Le texte conforte aussi la protection et l'assistance de l'Etat à cette frange de la société en situation de vulnérabilité ainsi que leur assistance en matière de soin et d'aide sociale. Le texte délimite également les conditions d'ouverture et de gestion des établissements spécialisés, publics ou privés destinés aux personnes âgées. Cependant, l'objectif principal de cette démarche est de voir ces personnes réintégrer leurs familles. Cette famille algérienne qui, autrefois, accordait un intérêt particulier à cette frange de la société, vit aujourd'hui une crise de relâchement des liens familiaux traditionnels et ce, au détriment des personnes âgées devenues un lourd fardeau difficile à porter. Elles se retrouvent hélas par centaines dans des centres spécialisés, après avoir été abandonnées par leurs progénitures. C'est dans cette optique qu'intervient cette nouvelle loi ayant pour esprit de diminuer le nombre des personnes âgées résidant dans des centres d'accueil et amener les enfants à prendre en charge leurs parents.