La protection des personnes âgées vient d'être renforcée par de nouvelles mesures tendant à assurer une meilleure prise en charge de cette catégorie vulnérable, en vue de lui assurer un meilleur cadre de vie. Ces mesures contenues dans un projet de loi adopté lundi au Conseil des ministres, viennent renforcer l'assise de la politique de solidarité envers cette catégorie vulnérable qui représente aujourd'hui plus de deux millions de personnes et devrait atteindre, selon les prévisions, six millions durant les deux prochaines décennies. Il s'agit, a priori, de privilégier la prise en charge et la protection d'une catégorie, jusque-là considérée comme le "maillon faible" d'une société en pleine mutation socio-économique. Dans cette perspective, les personnes âgées en situation de vulnérabilité bénéficieront de l'assistance de l'Etat, notamment en matière de soins, d'aide sociale et d'activités spécifiques. C'est la raison pour laquelle, le président de la République a tenu à réaffirmer la volonté de l'Etat à "ne ménager aucun effort" pour mettre un terme à l'abandon des personnes âgées dans des centres de vieillesse et "assurer une vie décente aux générations qui ont consacré leur vie à bâtir l'Algérie et préparer le bien-être des nouvelles générations". Rappelant aux enfants leur devoir de prendre soin de leurs ascendants, le chef de l'Etat a insisté sur la nécessité d'apporter une aide publique aux familles des personnes âgées lorsque celles-ci sont démunies, ou même en encourageant des familles disposées à accueillir des personnes âgées démunies qui n'ont plus de proches. Dans le même temps, l'allongement de l'espérance de vie qui progresse en Algérie, dicte aux pouvoirs publics de renforcer le réseau des centres publics spécialisés de soins et d'accompagnement des personnes âgées, de former en nombre suffisant un personnel d'accueil et de soins de qualité. Il s'agit aussi d'encourager les intervenants privés et la société civile à s'investir dans ce domaine qui doit être régulé et contrôlé par la puissance publique, a souligné le président de la République. Parallèlement à cette série de mesures, un projet de mise en place d'un Conseil national d'évaluation des actions destinées au profit de cette frange de la société, est en cours préparation au niveau du ministre de la Solidarité nationale et de la Famille. Cet organe consultatif devra notamment contribuer à l'identification des éléments déterminant la politique nationale destinée aux personnes âgées. Dans la même optique, un comité national du bien-être des personnes âgées, composé de plusieurs départements ministériels, d'organismes publics et du mouvement associatif, s'est réuni en janvier dernier pour élaborer un plan d'action pour la période 2010-2014 en faveur de cette catégorie de la population. Ainsi, des services pilotes d'aide, de soutien et d'accompagnement à domicile aux personnes âgées, seront mis en place par l'organisation de rencontres périodiques d'évaluation des actions de prise en charge au niveau des foyers pour cette catégorie, ainsi que pour les personnes handicapées. Parmi les mesures envisagées, figure également l'organisation d'espaces aménagés au profit des personnes âgées, la promotion d'activités à leur profit et le renforcement des institutions médico-sociales pour l'accompagnement des personnes dépendantes. Grâce aux efforts de sensibilisation consentis par le secteur en faveur de la réinsertion de cette frange de la société, 45 personnes âgées ont pu réintégrer leur famille en 2009. Durant la même année, l'Etat a alloué une enveloppe financière de 23,8 milliards de dinars au profit de 708.000 personnes démunies bénéficiant de l'allocation forfaitaire de solidarité (AFS), dont plus de 292.000 âgées de 60 ans et plus. Une enveloppe financière de l'ordre de 6,1 milliards de dinars a été, en outre, dégagée au titre des cotisations à la sécurité sociale pour les bénéficiaires de l'AFS et de leurs ayants-droit, contre 5,3 milliards de dinars en 2008.