Dans une allocution, Karim Djoudi a affirmé que les autorités algériennes sont déterminées à mener une lutte sans merci contre la corruption « qui ronge l'économie nationale », appelant les citoyens et les responsables à tous les niveaux à participer, activement, à cette démarche. « Les hautes autorités du pays sont déterminées à mener une lutte sans merci contre la corruption », a-t-il dit, non sans préciser que cette lutte est loin d'être conjoncturelle, mais une action permanente. Il ajoute que ce phénomène nécessite de nouveaux mécanismes de répression, d'où l'importance de l'OCRC. Pour le ministre, l'entrée en activité de cet Office est une réponse à l'opinion publique nationale et internationale et une preuve que l'Etat algérien est déterminé à combattre la corruption. M. Djoudi s'est dit confiant quant à la capacité de l'Office de traiter les dossiers (de suspicion de corruption) avec rigueur et professionnalisme, tout en promettant de le doter des moyens nécessaires pour accomplir convenablement ses missions. Mais pour réussir un tel challenge, les citoyens et les responsables à tous les niveaux doivent être vigilants pour pouvoir dénoncer tout dépassement touchant à l'argent public, a-t-il recommandé. « Ce fléau a pris une ampleur jamais vue » Même ton du côté du DG de cet organisme, Abdelmalek Sayah. « L'Office étudie avec la fermeté et le sérieux nécessaires et loin de toute interprétation tous les dossiers transmis par les différentes institutions comme l'Inspection générale des finances (IGF), la Cellule d'investigation financière, la Cour des comptes et même les simples citoyens », a-t-il affirmé. Il a expliqué que tous les dossiers traités par les experts de cette instance seront transmis, une fois avérés, à la justice qui a « le dernier mot ». Le volume de ces dossiers (traités par l'Office) est déterminé en fonction du préjudice causé au Trésor public. Le préjudice est donc « le seul critère matériel et chaque dossier nécessite un traitement minutieux de la part de nos experts », a-t-il expliqué. Il a soutenu que l'Office peut faire également de l'auto-saisine lorsqu'il y a des affaires révélées par la presse. Le premier responsable de l'OCRC a reconnu que la corruption avait enregistré une ampleur importante au cours de ces dernières années. « En tant que magistrat, j'ai toujours connu ces affaires depuis plus de 30 ans. Je pense que ce fléau a pris une ampleur jamais vue par le nombre et le préjudice dans chaque dossier », a noté M. Sayah. Il a, à cet effet, souligné que l'Office a été mis en place pour permettre de « s'attaquer davantage à la lutte contre ce fléau. Les textes existent, les moyens existent et la volonté politique existe. Nous sommes en train de mettre en œuvre ce dispositif pour se charger de ces dossiers et tout sera transmis à la justice une fois le dossier avéré, conformément à la loi », a-t-il insisté. Affaire Sonatrach : l'Office n'est pas encore saisi L'organisme peut-il intervenir dans l'affaire Sonatrach ? M. Sayah affirme que l'Office n'est pas encore saisi de cette affaire, actuellement entre les mains de la justice. « Une fois que la justice s'est saisie (de l'affaire), l'Office n'a pas le droit d'interférer. C'est à la justice de décider si elle veut saisir l'Office », a-t-il expliqué. Situé à Hydra, le siège de l'Office est doté de tous les moyens humains et techniques nécessaires pour répondre à ses missions. Il est érigé en service central de police judiciaire chargé des recherches et des constatations des infractions dans le cadre de la répression de la corruption et de déférer les auteurs devant les juridictions compétentes, en vertu des dispositions de la loi 06-01 du 20 février 2006. L'Office traite les dossiers transmis par les instances officielles, en plus des lettres de dénonciation émanant des citoyens.