Fraîchement élu au poste du SG du mouvement El Islah, à l'issue du 2e congrès du parti, tenu le 2 mars, Mohamed Djahid Younsi a animé, hier, une conférence de presse, à Alger, au cours de laquelle bon nombre de questions d'actualité nationale et régionale ont été passées en revue. Le dossier de la révision de la Constitution a occupé l'essentiel des débats. L'ancien candidat à l'élection présidentielle de 2009 relève « des zones d'ombre » qui entourent le dossier puisqu'« on n'en parle pas encore de manière officielle », a-t-il constaté. Pour lui, personne ne sait quand ou encore de quelle manière l'amendement constitutionnel interviendra. « Les pouvoirs publics doivent éclairer l'opinion publique sur ce dossier fondamental pour l'avenir du pays », estime-t-il. L'orateur s'est interrogé sur la forme et le fond du dossier en posant plusieurs questions y afférentes : est-ce que le gouvernement compte introduire réellement des amendements à la Constitution ? Si tel est le cas, ce sera avant ou après l'élection présidentielle de 2014 ? Quel système politique pourra-t-il découler de la révision ? Ou encore, la prochaine Constitution consacrera-t-elle le principe de l'indépendance de la justice ? A la question de savoir l'option préférée de la révision, le successeur de Akkouchi a manifesté à demi-mot son choix pour la voie référendaire : « L'assemblée nationale actuelle n'est pas apte à débattre de la Constitution puisque tout le monde connaît de quelle manière ses membres ont été élus ». Sur un autre registre, Djahid Younsi a réitéré le maintien de l'adhésion du parti à l'Alliance Algérie verte (AAV) : « L'unique en Algérie, voire dans le monde arabe », a-t-il commenté. Evaluant le bilan de l'Alliance, le conférencier indique que les résultats n'ont pas été à la hauteur des objectifs escomptés. Et pour cause, « les partis islamistes ont été victimes des pratiques de l'administration ». Sur le même sujet, le nouveau chef de file du mouvement El Islah annonce une réunion prochaine de la présidence tournante de l'Alliance. Djahid Younsi sera-t-il de nouveau candidat à la présidentielle, en 2014 ? « C'est aux instances du parti de trancher. La question n'est pas à l'ordre du jour. Dans tous les cas, toutes les hypothèses restent ouvertes », tient-il à préciser.