Afric-Câbles, une entreprise familiale productrice de câbles de freins, de systèmes d'embrayage et d'accélérateur ainsi que de tirettes de capots d'automobile, dans la zone industrielle de Baba Ali (Birtouta), a connu « une perte d'emplois, passant ainsi de 45 employés à 26 et une baisse de production de 2 000 à 600 câbles/jour en raison de la concurrence déloyale des Chinois », signale son P-DG, Malik Hadj Hamou. « Les produits importés de Chine sont moins chers mais de mauvaise qualité », juge-t-il. Pourtant, la PME possède des capacités de production, avec un taux d'intégration à hauteur de 90%. Les 10% restants concernent le fil d'acier importé d'Europe et le polyéthylène qui pourrait être transformé par l'Entreprise nationale de pétrochimie (Enip) de Skikda mais celle-ci est sujette à des pannes fréquentes, selon M. Hadj Hamou. Du coup, cet opérateur s'approvisionne chez les importateurs qui pratiquent des prix 30 à 40% plus élevés que ceux de l'Enip. N'empêche, Afric-Câbles, sous-traitant de la Société nationale de véhicules industriels (SNVI), de l'Entreprise nationale de matériel de travaux publics (ENTP) et de la Société de Matériel de gerbage et manutention (German), et, de surcoît, fournisseur du ministère de la Défense nationale et de la Gendarmerie nationale, figure sur la liste des sous-traitants présélectionnés dans le projet Renault. En effet, il a reçu la visite d'une délégation du constructeur français, il y a un an. Dans ce cadre, l'entreprise est en discussion avec son équipementier italien en vue d'un partenariat selon la règle 51/49%. Le Groupe, qui possède deux autres entreprises, dont Flemec productrice de flexibles de freins et de pièces mécaniques de décolletage avec un taux d'intégration à l'usine de 40%, compte investir une première tranche de 15 millions DA pour les câbles et une autre de 25 millions DA, d'ici la fin de l'année, pour fabriquer des embouts métalliques et des tuyaux de précision. BATTERIES : UNE DEMANDE SUPERIEURE À L'OFFRE Autre fabricant algérien : Assad Batteries Algérie, installé à Sidi Moussa. L'usine produit 100 000 batteries par an avec la certification ISO 9001 version 2000, 14 001 et la norme spécifique dans l'automobile TS 16 949 version 2002. Cet opérateur arrive à un taux d'intégration de 90% en utilisant du plomb recyclé et de l'acier fourni par un opérateur algérien, selon son représentant, Mohamed Kadi. Le bac en plastique est sont importées d'Italie. L'entreprise est en négociations avec un partenaire turc pour intégrer le projet de Renault Algérie puisqu'elle a reçu la visite de deux managers du constructeur français. La Sarl CBS fabrique également des batteries et dérivés avec 250 000 unités/an et un taux d'intégration de 95%. Les bacs en plastique, importés d'Italie et de Turquie, occupent seulement 5% des intrants. Ce fournisseur de la DGSN, du concessionnaire Sigma Moto et de Sonatrach, observe que la demande de batteries est supérieure à l'offre. Les huit fabricants ne produisent que 1,2 million d'unités alors que les besoins du marché sont estimés à 4 millions. Selon Abdelaziz Benbott, gérant de CBS, « le reste est comblé par les produits contrefaits chinois à bas prix ». Cet opérateur, qui s'est lancé en autofinancement, compte s'étendre pour augmenter ses capacités de production à 400 000 unités/an et passer de 16 types de batteries à 22. L'entreprise, qui utilise une technologie italienne, refuse d'intégrer le réseau de sous-traitants du projet Renault Algérie car, pour lui, le constructeur français « veut se remplir les poches en recourant à un assemblage ». La Sarl Bergan Energy possède, quant à elle, deux usines dont l'une dans le recyclage de plomb et de batteries usagées et l'autre dans la fabrication de batteries avec 500 000 unités/an, selon Hamid Baslimane, son DG. Elle emploie 250 personnes à Ghardaïa et compte ouvrir une usine à Aïn Defla d'ici juin 2013. Mais l'entreprise est dépendante des importations. « La facture d'importation s'élève à 8 millions d'euros pour les bacs en plastique et 20 millions de dollars pour le plomb », indique M. Baslimane. L'entreprise espère diminuer cette facture en montant une usine de production de bacs de batteries. « Mais il faudra produire 8 millions d'unités par an, au minimum, pour amortir un investissement de 15 millions d'euros », signale M. Baslimane. Problème, le marché national n'arrivera pas à absorber ce volume. Pour Bergan Energy, c'est un véritable dilemme d'autant que la concurrence chinoise lui taille des croupières. « Des opérateurs importent des batteries chinoises moins fournies en plomb alors que d'autres ramènent d'Europe des lots de batteries périmées avec des prix minorés de 5% », affirme-t-il. LES MAROCAINS ARRIVENTbr/}} Le sort est plus heureux pour FMR, une Eurl établie à Bordj Bou-Arréridj. Elle produit des radiateurs en cuivre et en aluminium pour, notamment, la SNVI. L'entreprise est sur le point de conclure un partenariat pour une joint-venture avec une entreprise marocaine qui fabrique des radiateurs en cuivre, en letton et en aluminium avec 600 000 unités/an. « L'usine verra le jour avant la fin du premier semestre 2013 », indique Fayçal Zemal, DG de FMR. Mais, il est exclu que cette usine travaille avec Renault ni en Algérie ni au Maroc car, selon le Marocain, Terik Assad, de CFD (Conception fabrication Delta), « Renault a des exigences irréalistes ». Le taux d'intégration en usine est de 90% pour les deux fabricants car « il n'existe pas d'usines de laminage de cuivre et d'aluminium en Algérie ou au Maroc ». S'agissant de la règle 51/49%, M. Terik Assad juge que « c'est une bonne chose pour l'Etat algérien ». A signaler que sur les 200 exposants, seulement cinq entreprises algériennes productrices d'équipements automobiles ont pris part à la 7e édition du Salon Equip Auto, qui s'est tenu du 4 au 7 mars à Alger.